La gorge serrée, l'estomac en Saquedeneu. La nouvelle apportée lui arrache un sourire nerveux. Une idole à la réserve Pontos ? Pour un featuring artistique ? Ohlala. Mabel est parcourue d'un frisson qui lui traverse l'échine et transperce les os. Cette semaine ne marque que le début des répétitions, mais, elle est déjà sous tension. Et si c'était un fiasco ? Par tous les saints. Créfollet, Créfadet, Créhelf. La soigneuse animalière s'en voudrait. Car il est évident qu'elle s'en tiendrait pour seule responsable.

"Relax, toi tu fais comme d'habitude" lui a-t-on dit. Mais ils sont marrant ! C'est bien plus facile à dire qu'à faire. La nageuse ne peut pas agir comme si aujourd'hui était un jour lambda. Parce qu'elle aura inévitablement un coup de pression lorsque Wendy Fabre arrivera. Et qu'en prime, livrée à elle-même, elle devra se charger de lui expliquer les consignes de sécurité. L'adolescente sait elle au moins tenir en apnée ? Non. Avant toute chose, est-ce qu'elle sait nager ? Est-ce qu'elle est à l'aise avec les pokémons eau ? Est-ce que l'employée de la réserve devra vraiment tout lui inculquer de a à z ? Aaaaah. Trop de facteurs inconnus. C'est la flippe. La pétoche. La [entrez tout synonyme de peur].

Mabel est là, à faire les cent pas depuis qu'on l'a mise au courant. Et lorsqu'on annonce "Miss Fabre arrive", l'angoisse monte en elle avec la violence et rapidité d'un torrent. Mais la dresseuse sait faire bonne figure et revêtir son meilleur sourire du "tout va absolument pas très bien".

Furtif signe de croix. Grande inspiration. Profonde expiration. Deux petites claques gentillettes sur les joues, comme pour se donner du courage. Un coup d'œil à Bigorneau qui serre le poing d'un air de dire fighting ! ça va aller ! Et la voilà parer à l'aventure : accueillir la jeune célébrité.

Elle est là, Mabel la voit discuter avec son patron. Il lui fait sans doute l'éloge des lieux, en passant par des "ravi de vous accueillir ici", "enchanté de ce partenariat" et en finissant sur des explications organisationnelles barbantes mais nécessaires. Puis, il désigne la Shelby d'un geste de la main. Invitant sans doute Wendy à venir se référer à elle. Sa collègue de scène aquatique.

La gamine approche.
Nouvelles petites sueurs froides.
Mabel n'a pas l'impression de transpirer mais, dans le doute, elle s'essuie la main sur son pantalon. En minant chercher quelque chose dans sa poche. Afin d'être sûre de ne pas lui tendre une main certes avenante, mais très moite.

- Enchantée, tu dois être Wendy ? Je m'appelle Mabel. C'est avec moi que tu vas passer ton spectacle, la semaine prochaine. Bigorneau salut également la jeune fille d'un cri typique de son espèce. Et, subitement un peu mal à l'aise, craignant un blanc gênant, la nageuse cherche directement à se montrer amicale. Un compliment, ça brise toujours la glace n'est ce pas ? J'aime beaucoup tes cheveux, la coloration te va bien. C'est hyper bateau, mais c'est la première chose qui lui vient.