Un jour comme bien d'autres au centre Pokémons : Il y a des cris, des pleurs, du sang et des larmes, et parmi tout ça, mes remarques et les coups de gueule qui s’ensuivent parfois. Enfin bref, j’ai l’habitude. La plupart des gens venant ici disent aimer leurs Pokémons et pourtant ils n’ont aucun scrupules à les envoyer se battre jusqu’au K.O. On devrait faire pareil avec eux !

Enfin bref. Au tour de… Mortimer Irving. Je l’appel et c’est un drôle de type habillé comme au carnaval, aux cheveux en pétard et à la face légèrement brûlé qui apparaît devant moi. Comme s' il s’était battu lui-même contre un Pokémon tient ! En y pensant j’ai un léger rictus, surtout qu’il me fait presque penser à un Pokémon à se dandiner comme ça, ses mains se tordant l’une à l’autre et je ferme la porte derrière lui. Si lui, il semble sorti de je ne sais quel livre fantaisiste, je suis bien plus sobre avec ma blouse blanche de médecin et mon jeans. Seule ma coupe de cheveux rejoint peut-être le côté bizarre de mon client mais j’y suis tellement habitué que j’y songe même pas. J’ignore son “excusez-moi”, bien que j'apprécie la politesse qui ne va surement pas durer, puis écoute le reste. Il a donc un Vorastérie qui ne semble pas aller bien hein ?

“Tant mieux, ici, ce n’est pas une discothèque, c’est un centre de soin.”

Petite pique gratuite, bon, mais je me doute bien qu’il est pas là pour se faire soigner lui où pour une partie de strip-poker. Je lui fait signe de s’approcher de la table d’auscultation que je relève de la pédale jusqu’à la taille et que je drappe d’un drap jettable.

“Qu’est-ce donc qui vous fait croire qu’il ne va pas bien ? Vous l’avez fait se battre ? Vous l’avez nourri autrement qu’avec des croquettes spéciales de Corayon ? Vous avez oublié de changer l’eau salée dans laquelle il peut se reposer ?”

En soit, quasiment personne ne gardait ses Vorastéries loin des batailles, avec une nourriture spéciale et un coin marin, et pourtant, c’était ce qui était le mieux pour le bien être et la santé des Pokémons. Mais comment voulez-vous que les gens apprennent à prendre soin de leurs Pokémons quand les réduir à K.O. est un divertissement et qu’il vous suffit de mettre une pièce dans une machine pour en obtenir un ? Ce monde était vraiment mal fait, loin était l’époque où humain et Pokémon vivaient en harmonie réellement.

Son exclamation horrifiée me fait lever un sourcil avant qu’il ne déclare chouchouter son Pokémon comme une vieille avec ces miaouss. Quand l’animal apparaît sur la table, je le laisse me sentir en écoutant les blabla de son maître afin qu’il comprenne qu’il n’a rien à craindre. L’animal semble bien plus serein que Mortimer et, à première vue, sans aucune plaie ni brûlure comme ce dernier.

Je relève la tête vers lui qui, hésitant, parle de sa couleur. Je reste muet un instant… Sérieusement ? C’est juste ça qui l'inquiète ? N’a-t-il jamais vu ou lu quoi que ce soit sur les chromatiques ? Hum… Je sais que je ne devrais pas mais… Mon regard se repose sur l’animal que j’étudie alors sous toute ses formes avec des “hum”.... et des “je vois”... hyper sérieux. Je contrôle tout, autant par soucis de professionnalisme que pour la futur blague à venir. Je rajoute même un profond soupir quand, une fois rassuré qu’il n’a vraiment rien, je vais chercher une croquette de poké-poissons dans ma petite réserve.

“Monsieur Irving, vous devriez vous asseoir."

Je donne la petite croquette au Pokémon avec un petit “C’est bien, tu as été très courageux” et un petit sourire sincère dont seuls les Pokémons et ma famille ont le droit. Je le laisse ensuite pour m’installer au bureau et chercher mes mots, mes mains croisé devant mon visage sérieux..

“Comment vous dire…. Hum….”

Ne rigole pas, Marshal, ne rigole pas… Tiens, ne serait-ce pas la première fois que je m’amuse à ce point au travail ?

“Je suis désolé mais votre Vorasterie est…. En bien meilleure forme que vous. Il est en parfaite santé, félicitation.”

Ba voilà, si, finalement, j’ai rit. Je rajoute quand même après, histoire de rassurer ses craintes :

“Sa couleur différente provient d’un gène rare de chromaticité mais je vous rassure, cela n’a rien de néfaste pour sa santé. Faîtes néanmoins attention car ce genre de différence est très recherché par les voleurs en tout genre.”

Bien sûr qu'il y a des Pokémons plus mignon et adorable que d'autre mais en tant que bon infirmier, je sais ne faire aucune différence entre un Evoli et un Grotadmorv. Les deux méritent des soins et de l'amour pour s'épanouir. Je me montre donc tout attentionné avec les uns qu'avec les autres et je râle avec plaisir contre ceux qui ont des tonnes de préjugés.

Je ne m'attendais pas, néanmoins, à le voir tomber à genoux suite à mon annonce tout en pleurant à chaude larme. Pourquoi il pleure d'ailleurs ?! Je viens de lui annoncer une bonne nouvelle, pas la mort de la petite créature... Je le laisse papouiller la petite bête, me semblant logique qu'il doit savoir faire attention avec ces épines mais non. Le voilà blesser et assis par terre, mais au moins ces pleurs, eux, ce sont arrêté. Je pensais le voir s'inquiéter du poison de la Vorastérie mais non, il reste a terre, calme, et parle de payement. En soit, les soins sont gratuit mais...

"Les centres Pokémons sont gratuit, les soins sont si sympathiquement offert par Odyssé."

Je dit "sympathiquement" avec ironie.Les gens ferraient peut-être plus attention si on leur prenait de l'argent à chaque fois qu'ils faisaient les idiots avec leurs Pokémons. Je me lève pour récupérer une seringue que je remplis de sérum avant de m'accroupir en face de Mortimer.

"Mais j'accepte tout don et généreux cadeaux qui peuvent améliorer mon confort et me permettre d'être là pour sauver touuut les Pokémons dont les adorables Vorastéries vénéneux qui peuvent vous tuer en un rien de temps pour une petites égratignures. Un petit soin aussi ? "

Je lui montre la seringue, attendant son accords pour le piquer. C'est que je suis vétérinaire pour Pokémon, pas infirmier pour humain... Qui sait si je me trompe de dosage ? ~

Après les pleurs et la moue, voilà le sourire mutin auquel je répondit avec amusement :

"Pour qu'il s'agisse d'un pot de vin, il faudrait qu'en échange je fasse quelque chose que je ne devrais pas... Ce n'est pas le cas. Voyez plutôt ça comme une bonne action humanitaire."

Après tout, ça allait servir à aider la famille à vivre un peu mieux et quand on est beaucoup à vivre dans les entrepôts désaffecté d'Hadès... Et bien, oui, on peut vraiment dire que c'est de l'humanitaire. D'un autre côté, pourquoi s'occuperait-on mal de son Pokémon ? Parce qu'il est vénéneux ? Pauvre bête qu'on jugeait avant même de la connaitre. L'espèce humaine était vraiment affligeante.

Après se vanter de son Tentacruel - j'espère qu'il trouve le temps de le laisser se baigner souvent... - voilà qu'il propose d'enlever sa veste. En vérité, non, ce n'est pas obligatoire mais... Pourquoi pas ? La plupart de mes rendez-vous sont des soins et des maitres énervants qui ne comprennent rien et contre qui je me froisse. Que vais-je risquer a prendre un peu plus de temps avec ce client là pour égayer ma journée ? C'est pas sympa... et peut être pas respectueux mais d'un autre côté, j'ai bien envie d'être égoïste là et de ne pas penser qu'aux soins de mes patients. Alors après avoir jeter un œil à l'heure et calculer rapidement le temps qui va passer avant qu'il ne prennent la fièvre puis la douleur, je finis par lui dire :

- Oui, la veste et la chemise, que je vérifie que le venin ne s'est pas déjà très répandu.

De toute façon, il avait déjà commencé à le faire alors, ce n'est pas vraiment mal non ? Max ? Oh, je regarde le petit Sancoki sous sa manche et lui poke gentiment une de ces excroissance.

- Je ne suis pas sur que rester au chaud contre le corps de ton Maitre soit ce qu'il y a le mieux pour toi, petit bonhomme...

C'est que c'est le genre de créature qui a besoin d'humidité et à m'intéresser à son bien être, j'en oublis presque le pauvre Mortimer à qui je fais gober n'importe quoi.

Pas chaud hein ? Se sentirait-il comme un cadavre ou un zombi ? Tout le monde sait que la température humaine avoisine toujours les 37°, qu'on se dise chaud... ou froid. Je le laisse s'installer, me relevant et croisant les bras en l'écoutant avec autant de conviction qu'un politicien. Mais oui, mais oui, il est "idéal" pour Sancoki, lui qui ne savait même pas que son Vorastérie était chromatique.

Enfin, passant outre. Je pose mon regard quelques instants sur les deux Pokémons avant de le reposer sur Mortimer qui se déshabille. En y pensant, si j'ai un collègue qui passe, là, je suis mal mais généralement, ils m'évitent autant que les clients. Il faut dire que bien que ce soit des infirmiers, eux aussi n'hésitent pourtant pas à faire se battre leurs Pokémons chéris. Pourtant ils savent, eux, à quels point certaines blessures peuvent ne pas guérir voir même... Tuer.

Bref, Mortimer, Mortimer... Et sa tenue toute bizarre. Franchement, il les créer seul non ? Parce que quel genre de boutique peut vendre des trucs pareil ? N'empêche que je suis sûr que ça plairait à Skye, je lui en parlerais une fois rentrer à la maison. Autant j'aime les Pokémon hein, autant avoir autant de truc coloré représentant autant de trucs Pokémon, je trouve cela étrange, fouillis, bizarre. Pas du tout mon style. Pourquoi autant de trucs de tentacules d'ailleurs ? Aurait-il un problème fétichiste ?... Ne me dîtes pas qu'il fait des trucs bizarre avec son Tentacruel quand même...

Je me renfrogne à cet idée. Quel est la limite de l'amour qu'on peu avoir avec ces Pokémons hein ? Je le fixe, suspect, avant de me raviser. L'aider ? Hum... Je sais plus trops si j'ai envie de voir davantage, et si il avait des marques bizarre ?...

"... Bien sûr..."

Quoi que pour en être sur... Mieux faut le mettre à nu, non plus pour moi - j'ai toujours un peu honte de ce soudain égoïsme pervers d'ailleurs - mais pour vérifier qu'il ne fait rien de bizarre avec ses Pokémons. Je viens donc l'aider et j'en profite pour l'observer sous toutes ces formes, comme avec son Vorasterie mais avec moins de douceur dans les gestes.

Il n'est pas impressionnant sans ses vêtements et breloques, le Mortimer. Mince, pâlichon, le corps plein de marque diverses... Hum... Il faudrait qu'il fasse un peu de sport, quelques séances de musculations et quelques repas un peu plus protéiné sans doute. Si il avait été un Pokémon, je lui aurait changé son régime de croquette car pas sur, là, qu'il soit dans la moyenne de poids pour l'espèce humaine.

Je pose mon regard dans le sien, l'observant de façon très suspecte quand il s'explique plus ou moins bien. A quel point il a embêter ce Loupio hein ? Au point de vouloir lui faire des choses bizarre ? Je le fixe et appuis du doigts sur l'une des brûlures du foufou, conscient que ça va surement le piquer un peu mais au moins, je suis sûr qu'il écoutera bien mes paroles.

"Cela se voit qu'ils vous aiment pas, et vous, vous les aimez comment hum ? Au point d'être pervers avec eux ? Autant je vous trouvez sympathique de vous inquiétez autant pour votre Pokémon, autant je vous laisserez crever sans soucis de son poison si j'apprends que vous faites des choses dégelasse avec leurs tentacules. Surtout que ce sont des membres plus fragiles que ce que les gens croient."

Je le fusille du regard et comme je n'ai pas confiance en la parole des gens - hors celle de ma famille d'adoption - je pose mon regard sur les Pokémons pour voir leur réactions. Si ils défendaient leur maitre, tant mieux et je le piquerais alors pour le soigner, si ce n'est pas le cas... Hum.. Non, je le laisserais mourir et passerais ça pour un accident. Après tout, tellement de gens laisse leurs Pokémons mourrir après un combat de trop, autant rendre la pareil. Comme sentant ma méfiance et les problème, Cerbère, mon Feurisson sortit tout seul dans sa ball pour se poster à côté de moi, prêt à le cramer encore plus si monsieur le pervers essayer de prendre ces jambes à son cou. D'ailleurs, quelques flammes crépitait dans son dos en guise de silencieuse menace.

Il ne semble pas trouver les mots... Est-ce un signe de culpabilité ? J'ai un gros doute et je le fixe encore d'un air très suspect. Je crois plus en le Sancoki qui vient se glisser sur la cuisse de son Maitre avec une adorable petite moue qu'en les mots de Mortimer. Feurisson pour sa part fait crépiter ces petites flammes en fixant le Vorasterie. Il est gentil, mon Cerbère, mais je sais qu'il hésitera pas à nous défendre en cas de besoin même si j'ai horreur des combats de Pokémon.

Je viens patpater la tête de l'animal aquatique du bout des doigts comme pour le rassurer avant de prendre fermement le bras de mon "patient" et d'y glisser la seringue pour lui injecter le sérum. Toujours avec bien moins de douceur que ce dont j'étais pourtant capable avec les Pokémons.

"Mouais.... Vous avez de la chance d'avoir Max. Il a l'air de vous croire saint au point de vous défendre."

Suite à la piquûre, je viens lui posé un petit bout de coton puis un bout de sparadrap pour faire un petit pansement.

"Restez assis quelques minutes, entre le poison et le sérum, vous risquez des vertiges."

Ah, il a bien de la chance que j'ai un bon fond car j'en profitais aussi pour récupérer une crème que je mis sur ces brûlures.

"Les Pokémons ne sont pas des jouets, si vous voyez qu'ils veulent pas de vous, n'insistez pas. Il se peut qu'un jour l'un d'eux finisse par faire bien plus que vous brûler et vous en laisseriez vos compagnons à l'abandon." Je posais mon regard sur le Vorastérie puis le Sancoki comme si finalement c'était Mortimer qui se faisait soigner et eux qui l'accompagnaient. "Il va s'en sortir, il lui faut juste du repos. Veillez à ce qu'il arrête d'ennuyer les pauvres Loupios, pour son bien autant que le leurs."