C'était une sale rumeur, une sale rumeur qui ne voulait pas se reposer.
Une rumeur d'autant plus sale qu'elle avait été là Daisy
pas là là
mais là quand même
dans la même arène

Ça a pris du temps, comme un ferment, ça a fondu dans les sols de cette belle ville, teinté de rouille les rouages grands. Mais comme toutes rumeurs elle s'est enfuie trop étouffée, pas assez d'air à respirer.

Mais Daisy n'a pas oubliée.
L'un de ses petits passe temps favoris ? Éplucher les statistiques, les noms.
et cette rumeur dans le fond.
La liste des noms de tous les noms de toutes les arènes, les années suivantes, certain.e s'en vont, certain.e reviennent et Daisy en grande protectrice, aime déployer ses ailes, pour voler haut, aller voir de l'autre côté du mur de la balançoire, voir ce qui se passe, ce qui tracasse, ce qui casse, peut-être pour à sa manière, essayer d'être là, ramasser les petits morceaux en faire un nouveau joli pot, juste pour être spectatrice parfois, car c'est déjà ça, oui, juste être là comme elle aurait aimé qu'on le soit, pour son enfant en elle, qui la changea.

Ton nom léger et court tiens contre ses lèvres, tu n'es plus jamais revenue plus depuis ce jour là, tu es la dernière de sa liste, il ne reste plus que toi, non a vrai dire il y avait un autre dresseur mais impossible de le contacter, à double tour il est enfermé (enfle enfle rumeur).

C'est sur ton Pavillon qu'elle se trouve Daisy, il fait froid, c'est le matin, Heureusement elle est chaudement habillée, puis Brindille est avec elle, il la couvre d'une grande aile lorsqu'elle a le malheur de frisonner.

Daisy sonne
et lorsque la porte s'ouvre...

Nell Monaghan ? Daisy Millet, enchantée. Il y a trois ans vous étiez dans une arène, j'étais dans la même que vous mais à l'opposer, vous avez connue le succès, pourquoi avoir subitement arrêté ? vous aviez si durement travaillée je vous ai suivi à l'époque...

Et son regard inévitablement, s'accroche au cache-oeil de ce dernier, manquant ?

Était-ce....vous ?

Son pied dans la porte d'entrée.

Seule tu profites d’un peu de repos pour te remettre les idées en place. Le travail, ça épuise, les journées sont longues, parfois plus longues que d’habitude parce qu’il faut se tenir au courant des dernières informations glanées ici et là. Il faut parler à une dizaine de personnes, courir partout. Ce n’est pas courir qui te dérange au contraire, c’est le fait que ça prenne du temps mais que tout reste sous tension. Alors tu chéris ces moments loin de tout pour te ressourcer, faire du sport, ou tout simplement glander.

Sauf qu’on vient sonner à la porte. Ce n’est pas habituel, et tu n’attends ni visite, ni commande. Ah. Bon bah c’est pas grave, tu n’as pas peur. Tu ouvres la porte, c’est quelqu’un à l’allure particulière qui vient te déranger. Dans un hochement de tête tu lui confirmes que c’est bien toi. Tu restes silencieuse, les poings se serrant tout doucement à mesure qu’elle continue d’expliquer la raison de sa venue. Tu pensais être passée à autre chose mais à chaque fois que tu t’en rappelles ça t’arrache des frissons et une certaine amertume.

« Pourquoi j’ai arrêté ? Parce que j’ai réalisé que c’était de la merde. »

Tu n’es pas du genre à claquer la porte dès qu’on vient appuyer sur tes points sensibles. Mais tu sens qu’elle ne partira pas tant que tu n’auras pas tout dit. Tu soupires, tu n’es pas vraiment sûre de vouloir tout raconter d’une traite.

« On se fait du mal dans les arènes, vous devez être bien placée pour le savoir si vous avez participé ? »

Tu as envie de la laisser rentrer, mais tu hésites beaucoup. Bah, tu n’as rien à perdre, tu te décales pour lui laisser la place pour entrer dans ton appart bien modeste malgré le quartier où tu habites. Tu vas lui offrir un truc à boire, ça c’est sûr.

« Pourquoi ça vous intéresse ? »

Elle t'écoute
avec attention
de base elle ne serait pas d'accord
mais elle ne vient pas pour parler de son expérience
oui c'est la rumeur qui porte son vent qui est venu déposer en petit tourbillon, sur le pas de la porte
le pied dans la porte
venu s'introduire dans cet appartement.

A vrai dire Daisy a peur
elle ne veut pas que ça soit vrai
ces douces paroles terribles paroles qui ont volé avec le vent  se sont égrainées tout du long.
Ça a germé le long des chemins, au fil des arènes, c'est devenu un petit arbre tabou, que l'on arrose les yeux bandés car il ne faudrait surtout pas le regarder (et l'ironie c'est qu'on est incapable de le laisser se dessécher).
Mais Daisy veut soulever le voile, voir les feuilles étendues au ciel voir le tronc, bien que petit, résistant, voir cette horreur, car c'est un arbre tout déformé par le temps.

Tu l'as laissé passer, rentrer et tu lui poses cette question qu'elle se demande souvent, à laquelle elle a toujours la même réponse :

Parce que je me fais du soucis, les arènes c'est le chemin de ma vie, et comme tout chemin, il faut l'entretenir pour ne pas qu'il soit recouvert d'herbes folles. Mais parfois dans les fourrées qui s'y sont invitées on retrouve des objets, des souvenirs houleux, des non-dit, des mots d'amour aussi, une absence...et je ne peux que m'inquiéter, car ce chemin voyez-vous, je le veux libre d'accès pour tout le monde, oui, que tout le monde puisse faire cette expérience si spécial des arènes, sans que ça ne se gangrène.

Elle pose en passant, une main sur ton épaule, fugace, mais là quelques secondes.

Et ça c'est gangrené pour vous n'est-ce pas ? J'aurai aimé pouvoir être là...si seulement un.e dresseureuses autre que vous avez été là, peut-être que tout serait différent. C'est cette dresseuse là, que je tend à être...

Dans un mouvement discret tu viens te pincer la lèvre. Sa venue ne t’arrange vraiment pas, tu voulais te vider la tête et voilà que tu te souviens de douloureux souvenirs. Un moment dans ta vie que tu aimerais oublier mais qui restera gravé à tout jamais sur ton visage. Aujourd’hui tu en ris un peu plus qu’avant, mais il y a quand même un souci qui refuse de partir pour le moment et qui te collera à la peau jusqu’à ce qu’il disparaisse de ta vie.

« Il y a bien des gens qui plaquent tout pour aller vivre dans une ferme loin de la ville, dans mon cas ça a été tout plaquer pour avoir une meilleure sécurité. »

Mensonge. Tu te fais quand même putain de chier chez Odyssey, tu n’es clairement pas assez payée pour l’ennui que tu peux ressentir à longueur de journée. Tu es une personne de terrain, et ça se voit jusqu’à ton apparence. Musclée, tu aimes bouger. Tout chez toi transpire le dynamisme, à part peut-être cet appartement qui est un havre de paix, le temple du repos. Et puis aussi parce que la décoration a été faite par deux personnes au caractère bien différent.

« Disons qu’il y a juste eu la fois de trop. Je ne sais pas quoi vous dire de plus, ça fait un moment maintenant et je m’en porte pas plus mal. J’ai quasiment tout changé dans ma vie. »

Tu viens lui servir à boire, tu n’as pas grand-chose à part de l’eau ou potentiellement un jus de fruits frais. Mais tu ne vas pas la laisser comme ça. Tu soupires, le contact ne t’a pas dérangé et tu te contentes d’hausser les épaules.

« Et qu’est-ce que ça aurait changé si vous aviez été là ? C’était moi ou quelqu’un d’autre, c’est fait et voilà où j’en suis. Les arènes vous intéressent toujours ? J’ai eu ma dose, moi. »

Si petit
ce tourbillon
si résistant
malgré le temps
ah
elle voit maintenant
l'arbre a fleurit
il en aura fallu du temps
pour voir cette floraison
et le parfum de ses fleurs
un secret que l'on effleure

c'est une senteur mystérieuse
qui se laisse emporter dans le vent ne nous laisse pas le temps
de décrypter son nectar, oui c'est bien sûrement sa tare.

Daisy sourit
elle est une fleur simple
qui ne se cache de rien
peut-être parce qu'elle a grandit au soleil
et sûrement parce qu'elle a été tempérée par la lune
malgré tout elle n'est pas née de la dernière pluie
et c'est bien quand ça se fini, les racines dans le terreau maudit.

Laisse la partir Daisy
elle s'est rempotée loin de la calamité.

Elle tire une chaise, Daisy, vient s'asseoir de façon propret, Brindille derrière elle, vient reposer sa bouille contre le dossier, la position à l'air inconfortable mais il ne semble pas s'en inquiéter.
Du jus de fruits frais c'est très bien, elle aime la fraîcheur, comme un petit matin, c'est revigorant et plein de vitamines.

Si j'avais été là, et si la rumeur est vraie j'aurai pu m'interposer, vous aider, mais je conçois votre envie de tourner la page. Vous me demandez si je n'en ai pas marre des arènes et à ça je ne peux que vous dire que non. Il y a dans les arènes, ce frisson indescriptible, qui prend à bras le corps tout du long, il y a cette unisson avec notre Pokemon, ce lien indéfectible qui se construit il y a les joie et les peines, les surprises et le ravissement lorsqu'on a eut raison, il y a de l'adrénaline en pagaille, comme nulle part ailleurs, et des rencontres, une multitudes de rencontres...Je crois que le jour où je ne pourrai plus faire d'arène je deviendrais manageuse, je ne pense pas pouvoir quitter ce milieu et puis....

Et elle prend un air bien sérieux Daisy, un air un peu ailleurs aussi, elle tapote d'un doigt contre la table, on dirait presque une mamie perdue dans ses pensées, mais elle est jeune encore, et à la fois, assez vieille pour se remémorer.

...Il y a aussi la Lune, qui guide mes pas, pour qui je me bats pour qu'un jour peut-être, nous soyons réunis. Vous avez arrêté car vous avez perdu quelque chose de précieux je suppose, je continue pour retrouver ce qui m'a un jour été volé. Les deux perdus, c'est fou comme on se ressemble et en même temps, tout nous oppose. Vous m'accompagnerez bien d'un verre ? Avez vous toujours des pokémons ou même ça, c'est non pour vous ?

Et voit comme elle regarde autour d'elle, dans cet appartement, essaie de voir s'il n'y en a pas un qui s'est caché quelques part, car elle est curieuse, à quoi ressemble ta perdition dit, à quoi ressemble ta reconstruction dit, est-ce que c'est comme elle, est-ce que tu en pleurs encore la nuit dit ou est-ce que tu as grandis ?
Daisy elle, s'est arrêtée petite fille.

Silencieuse tu la laisses parler, tu as l’impression de faire face à ta propre personne avant l’accident. Il est vrai que les arènes c’était toute ta vie avant, tu te jetais à corps perdu dedans et tu te fichais bien des conséquences. Mais voilà qu’il y en a eu un qui a décidé de ne plus jouer avec les même règles et ça a mal fini pour vous deux. Tu en profites pour te servir aussi, tu restes debout toi et tu commences à vider ton verre à un rythme presque effréné. C’est l’habitude.

« J’aurais aussi pu finir manageuse mais j’avoue que j’en ai eu plein le cul. » Tu ne mâches pas tes mots. Si ça ne tenait qu’à toi tu aurais tout coupé en rapport avec Odyssey mais ils contrôlent beaucoup de choses, tu aurais dû avoir à faire avec eux une fois de plus à un moment où un autre. « J’ai perdu mon premier pokémon. Il a voulu me protéger mais ça n’a pas suffi. »

Tu hausses les épaules puis tu soupires. Tu n’oses même pas réfléchir à ce que tu vas faire ce soir. La perte de ton pokémon fétiche a laissé une trace qui ne se cicatrisera jamais. Tu serres le poing et tu finis rapidement ton verre pour le reposer un peu violemment. Tu dois rester calme.

« J’ai eu un autre pokémon. C’est un Héricendre et en effet c’est un peu bizarre qu’il ne soit pas là à faire n’importe quoi. Il doit encore être rentré dans un mur, il est un peu bizarre mais il est gentil. Et vous, j’espère que votre pokémon est plus calme ! En tout cas, il a l’air de l’être pour le moment. »

Tu jettes un œil sur le grand pokémon. S’il était plus dynamique il aurait peut-être foutu en l’air la décoration hasardeuse de l’appartement.

« J’ai aussi un autre pokémon qui est mon conjoint et j’aimerais bien m’en débarrasser ! » Allez, c’est gratuit. Il n’est pas là pour t’entendre dire ça.

Il a voulu la protéger
dit donc les similitudes en miroir ne s'arrêtent pas.
Daisy à voulu protéger son Lune
et Nell s'est fait protéger par son pokémon
tous les deux sont perdus
mais il n'y a plus de chance de retrouvailles pour Nell si elle en croit la rumeur
c'est un perdu au dessus du ciel
envolé disparu
Daisy est inconfortable, elle n'aime pas y penser car et si...
et si les similitudes ne s'arrêtait pas et si sa Lune....

Elle balaye d'un clignement de yeux la pensée, elle ne laisse rien transparaitre de sa subite tristesse, et elle tourne son visage pour regarder Brindille. Oui il est bien calme, il ne fait jamais de remous, il est même un peu timide pour sa taille, peut-être taciturne, il met du temps à fleurir, c'est qu'il en a vécu des choses, elle l'a depuis un moment Daisy. Des haut des bas, il a tout vu, Daisy dans tous ses états et il l'aime toujours, l'amour des pokemons est vraiment précieux, à leur côtés, elle est née de nouveau.  

Brindille ne vous causeras pas de soucis, il a toujours été sage, par contre j'ai mon petit pissenlit, un sucroquin, lui c'est une vraie tornade, et qu'est-ce qu'il est goinfre ! Je ne le sors pas lorsque je suis en balade car il a tendance à se salir très vite et à mettre des poils collant de partout. Je vous épargnerai sa présence, mais il est adorable sinon. En ce qui concerne les maris....

Et elle fait un petit moulinet de la main.

Je me suis bien débarrassée du miens, je vous le conseil lorsque ça ne va plus, rien ne sert de forcer, c'est important d'être sur la même longueur d'onde dans un couple. Enfin c'est ce en quoi je crois. Et elle croise les bras, hoche la tête en approbation à son propre gospel. Vous avez changé de vie, il faut faire le ménage dans vos connaissances qui ne sont pas prête à accepter ceci.

Il y a un peu de bruit dans une des chambres, ça doit être Fuse ou un des autres que tu as échangé ou que tu as eu dans un gacha comme un autre pour voir si la bannière marchait bien. Si l’un d’entre eux veut venir il le fera, tu ne vas pas les forcer à faire ami-ami avec d’autres gens. Ils font ce qu’ils veulent.

« Je vois. J’ai parfois du mal à appréhender les pokémons trop gourmands, notamment parce qu’il y a le risque qu’on se batte un peu pour la bouffe. », car qui dit entraînement dit déficit calorique et donc… Besoin de manger. Encore et encore. Tu continues de l’écouter, elle a le talent de réussir à capturer ton attention. Entre temps tu viens te servir un autre verre que tu bois assez rapidement. On pourrait croire que tu es déshydratée, mais non, écouter ça assoiffe presque autant que de parler. « J’aimerais que ce soit simple de se débarrasser d’une sangsue. »

Tu replaces les mèches de tes cheveux. C’est vrai que le type qui te sert de copain est une des seules choses qu’il reste de ta vie d’avant. Il t’a connue quand tu étais encore en pleine forme, "jeune" et naïve, une dresseuse pleine de talent et qui ne pouvait pas vivre un mois sans participer à une arène. Maintenant c’est différent, mais il y a eu la dissonance bien avant que tu n’aies eu ton accident.

« Même en usant de la force il ne va pas partir de lui-même. Si ça ne tenait qu’à moi j’aurais déjà tout dégagé mais ça doit se faire petit à petit. Vous avez jeté le vôtre dans la benne à ordures ? J’ai essayé une fois, il est revenu le soir même. Une horreur. »

Daisy a un petit rire huppé, se battre pour la nourriture ? Oh que non, elle ne se bat pas avec son pissenlit, il a le droit à tout il est le roi, il goûte avec elle les parfaits et Daisy tombe un peu plus amoureuse chaque jour, instinct maternel dur à tuer qui lui coûte mais qu'elle noie dans ses pokemons...Daisy n'a jamais pu....et ce n'est pas la faute de Henri...

Non.
Elle ne sait si c'est de la faute à quelqu'un
peut-être qu'elle est juste née comme ça
ou peut être que c'est le vilain cauchemar le garçon du soir.
On ne saura jamais car elle ne veut pas en parler ça lui coûte vous savez.
Non elle ne veut que penser à sa lune, oui c'était ça le plus important de ce temps là, son lune perdu qui pourtant brille tous les soirs comme pour l'accompagner sur le chemin d'un sommeil tourmenté.

Daisy cligne des yeux, elle était ailleurs un peu un instant, mais juste un instant, elle revient à elle, tu parles de Sangsue elle ne comprend pas vraiment, Henri n'a jamais été ainsi. C'est un homme réservé qui pense avant tout à son travail et comment le faire fructifier, il avait des petites attentions envers elle tout de même, il sait à quel point elle aimait les fleurs et lui en apportait tous les jours, parfois les faisait livrer au travail. C'était un bon mari tant qu'elle était une femme triste, il pansait dans son silence les plaies de son cœur, et à deux, elle se sentait moins seule dans sa tourmente, mais panser n'est pas soigné, pour ça il n'était pas doué.

Daisy regarde son verre, elle hausse les épaules, secoue son visage d'un non non-dit, bien pensé.

Je ne l'ait pas jeté dans la benne à ordure, je suis simplement devenue une femme différente de celle qu'il a marié et ça ne lui allait pas, et entre lui ou enfin revivre j'ai choisi le second. La séparation n'a pas été difficile, il n'a même pas pleuré, c'est dire, enfin, il a toujours été un mur émotionnel de toute façon...Mais si le votre aime toujours la vous d'aujourd'hui, je ne peux rien vous conseiller à part le jeter par la fenêtre et changer la serrure, le rayer de toutes vos listes, le bloquer sur tous les réseaux, et l'invectiver de vilains mots lorsqu'il vient pleurer sur votre paillasson, lui montrer que vous le trompez peut-être, je ne sais pas, je n'ai jamais eut à faire à des sangsue.

Non dans la vie de Daisy tout coule de source et les soucis s'en vont comme ils viennent ; elle a toujours une solution passive qui marche et lorsqu'il faut être colère : les délétères fondent comme neige au soleil.

Un soupir. C’est ce qui s’échappe et tu ne le retiens même pas. Tu es contrariée, parce que tu as vraiment peur de ce que peut te faire le type qui squatte chez toi. Tu lui offres la belle vie mais c’est lui qui fait malheureusement les règles et voilà ton point faible. C’est quelque chose que tu ne montres à personne en temps normal, mais tu sens comme une connexion avec la femme qui est venue te chercher jusqu’à chez toi pour te poser des questions sur ton ancienne vie. Et quelle vie incroyable quand tu y repenses. Bien plus stimulante que d’être derrière un bureau à défiler les mêmes choses chaque semaine.

« Le tromper ? » C’est peut-être ton genre, peut-être pas, tu n’en sais rien. Mais c’est vrai que maintenant que tu as des vues sur quelqu’un, c’est peut-être déjà le tromper. « Je… » Il doit sûrement le faire depuis bien longtemps. Tu n’en sais rien. Au final, ça t’importe peu, tu n’es plus attachée à lui, la jalousie tu la gardes pour autre chose.

Cette femme, tu l’admires beaucoup. Tout a l’air d’avoir été fait naturellement de son côté, aucun remord, aucun regret, rien de tout ça. De ton côté, c’est un long chemin semé d’embûches et tu n’as même pas l’air de vouloir l’emprunter tout de suite. La peur de l’inconnu peut-être.

« J’ai vraiment peur qu’il me fasse du mal. Il est un peu… Instable, au mieux. »

Rien qu’imaginer la suite, ça te donne mal à la tête. Ça te fatigue, ça te bouffe toute ton énergie, boire ne suffit pas à t’aider à passer à autre chose. Alors tu vas dans le frigo, tu attrapes n’importe quoi, tu fouilles les placards, ça va se transformer en repas improvisé pour évacuer le mal-être.

« Vous avez faim ? Vous venez de loin ? D’un autre quartier ? C’est quand même terrifiant qu’on ait réussi à me retrouver aussi facilement ! »
[/quote]

Instable ?
Daisy fronce les sourcils
Ah les hommes
toujours à vouloir imposer leur normes
Daisy ne les déteste pas néanmoins elle n'est pas aveugle envers certaines de leur dérive.
ça la débecquette d'entendre cela, qu'on puisse avoir peur de celui que l'on aimait, que l'on puisse rester auprès d'abuseurs qui exercent leur pouvoir tels des rois et font les lois. Heureusement Henri n'était pas comme ça, elle avait pu s'en débarrasser sans embarras.

Mais Nell....

Hm...
Elle réfléchit., tapotant le bord du verre d'un ongle.
Nell essaie de changer de sujets, elle même doit comprendre que c'est un terrain glissant.
Daisy quand à elle, n'a pas vraiment envie d'en changer, non, elle veut une solution, même si Nell ne lui demande pas, même si ce n'est pas ses affaires, Daisy est un peu chiante comme ça, son côté mère poule ressort à toute occasion, elle a envie de protéger et de couver.

J'habite à Hestia, sur la colline, et je vous avoue qu'il est facile de trouver quelqu'un qui ne cherche pas particulièrement à se cacher, le plus difficile à été de trouver qui je cherchais en particulier, une fois qu'il ne restait plus que votre nom sur la liste tout a été facile, et je suis loin d'être une détective. Sinon vous m'invitez à diner ? je ne cherche pas à m'imposer mais je ne dirai pas non à rallonger un peu le temps que je passe à vos côtés.

Daisy trace, d'un doigt, le rebord du verre, une prison circulaire, pour un peu d'eau, un peu de boisson, une prison dans laquelle on plonge le nez dedans...comment en sortir, on la boit pour se divertir, une prison toxique, comme celle dans laquelle marine Nell, puisqu'elle préfère la laisser stagner que la renverser.
Mais aujourd'hui, c'est Daisy qui boit dans le verre, y fait des bulles pour l’oxygéner, un met un peu de sa salive pour le teinter.

Si vous avez peur de lui, voulez vous le temps que vous le quittiez, venir vous installer chez moi ? j'ai une grande villa avec trop de chambres vides. Le temps qu'il comprenne que c'est fini, vous y seriez en sécurité, on ne rentre pas en inconnu dans les villas d'Hestia, ça je peux vous le dire...mais je ne cherche pas à vous forcer la main, simplement, vous tendre la mienne et s'il vous menace, alors il faudra aller porter plainte, déposer une restriction pour plus qu'il ne puisse vous approcher, parfois il faut savoir être dur pour se sauver.