Le monde est beau lorsque l'on vit haut
on ne se soucie jamais du bas on fait de la balançoire au dessus des tristes histoires
une bonne famille qu'est-ce que ça veut dire ? un bon papa une bonne maman ?
une fille chérie unique et non duplicable un écrin de paix en version jardin protéger par de hautes haies coupe-vent.

L'on y grandit bien on ne respire pas
le vent du grand nord
On fait le trajet tout les matins et tous les soirs
de Zeus à Hestia
petit bourgeon
qui apprend avec avidité le monde des grands.
Chaque chose en son temps on a que huit ans

Non vraiment on ne manque de rien
de rien du tout sauf du tout
tout ce qui fait d'Olympus un firmament
les pokémons évidemment
Et comme la petite voisine Mariette en a un de joli
et Henri aussi
toute une ribambelle pour lui
et qu'a Daisy ? qu'un jardin à fleur sans arrosoir
un cœur qui ne veut que donner mais tous les beaux dessins sont battu par les longs cils des parents.
C'est trop de responsabilités il faut s'en occuper et puis c'est un puits à sous sans fond, pourquoi tu ne te suffis pas de peluche dit donc ? Ce n'est qu'une lubie ça te passera puis ce ne sont pas de jouets tu sais.

Daisy Daisy est une fleur sauvage dans un écrin micro-tempéré
Elle cherche encore le béton où malgré tout pousser
et vous savez ça fait depuis un moment en cachette dans sa belle tirelire qu'elle compte
des anniversaires des noël qu'elle prend des mains manucurées des tantes bien attentionnées.

Maintenant Maintenant
c'est le retour du chemin de l'école elle a dit à Bernard leur chauffeur de s'arrêter en ville, et comme seule elle est presque maîtresse de maison Monsieur oblige.
De grands Magasins
et des écrans flamboyant
Daisy se veut Rose, elle ne comprend pas grands choses mais bientôt les jetons en mains et puis et puis les jetons dans la machine et puis et puis

Les chaussures rangé soigneusement dans l'entrée
Il n'y a personne si ce n'est les bonnes de services qui préparent le diner, c'est bien car c'est sur la pointe des pieds que Daisy monte dans sa chambre en haut qu'elle aime nommer sa tour d'ivoire, et contre les marches, c'est huit petits pas qui se faufilent au delà des interdictions.

Sous sa couette elle passe ses mains derrière son cou et trouve le verrou, là, elle défait son collier de perles et vient l'accrocher autour de la fourrure dense don son nouvel ami.

Tu t'appelles Lune ! d'accord ?

et le Goupix d'Alola de glapir d’approbation.

Bien sûr
tout n'est pas facile
mais c'est une famille en or qui bien vite devant l'enfant et son nouveau compagnon fond.

Oh Lune dis moi
pourquoi lorsque je dors contre mes paupières tu viens déposer un peu de ton cœur pour que jamais je ne pleure du vent mauvais des rêveries divergentes ?

Oh Lune dis moi si tout ces moments lorsque tu m'attends sur la pavillon sont sensés autant enrichir mon âme de tant d'émotion ?

Lune qui ne parle pas et pourtant tu as tant à dire
lorsqu'on gambade dans le jardin lorsque l'on dort en boule l'un contre l'autre lorsqu'on mange le matin à table rien de moins.

On a pris tant de photos de toi
et contrairement à ta marraine dans le ciel tu es un petit carré que l'on peut câliner pour éloigner nos douleurs
mais si on t'as nommé comme ça c'est bien parce qu'on se rend compte que toi aussi maintenant toi aussi tu fais de la balançoire haut haut les cœurs toi aussi l'insouciance en vue on se jettera on volera et on ne se fera jamais mal à l'atterrissage car c'est ça d'être d'Hestia.

On a rien à craindre
On se sent invincible
qu'il fait bon d'être enfant.

Et puis et puis
Ma chérie l'on va en vacance, dans les jardins de Demeter chez des amis vigneron
ils ont un garçon de ton âge tu seras gentille d'accord ?
Oui maman
oh comme on aurait du dire non
Et il n'aime pas beaucoup les pokemons donc Lune ne devra pas sortir d'accord ?
Oui maman
C'est bizarre les gens qui n'aime pas les pokemons Daisy leur en veut pour la priver de son meilleur compagnon.
Mais son papa et sa maman n'étaient-elleux aussi pas comme ça avant ?

Soit
on est une gentille fille
qui sait rester sage lorsqu'on demande car ce n'est pas tous les jours que l'on peut aller en v a c a n c e
pas tous les jours que l'on peut rester debout jusqu'à tard avec papa et maman
car iels sont souvent occupé.e.s à la délaisser aux petites mains des bonnes de la maison
elle ne leur en veut pas
c'est difficile, d'être grand.

Là bas
Là bas il y a les amis
pas les notre non
et ils ont un garçon
oui de notre âge c'est bien vrai
il a des
sourire
qui font battre le cœur des enfants
Il a de grands yeux clairs comme un nuage cotonneux chargé de pluie en pleine sécheresse.

La nuit venue sous la couette dans la chambre d'ami on parle à Lune en cachette on lui raconte toute la journée lorsqu'on entend une porte grincer.

Au revoir Lune, bien caché dans sa cage d'or, sous un coussin.
C'est les beaux yeux qui viennent chercher pitance
on ne comprend pas tout de suite on sourit nous aussi voyez
tant de dent de lait
mais dans la nuit les siennes sont comme taillées dans de l'ivoire fort qui mord

on ne comprend pas
on ne comprend pas
mais ça ne peut pas
pas être normal non mais on a peur
d'être mordu on ne sait pas trop ce qu'on a vécu

Lorsqu'il est parti on a pleuré tout le reste de la nuit en serrant fort Lune contre notre peau bafouée.

Le lendemain on ne parle pas trop
sous la table alors qu'on prend le déjeuner il tape son pied contre le notre à répétition
mais on regarde nos céréales qui se noient dans le chocolat.
On n'ose plus regarder personne, alors on regarde nos pieds, on joue avec la terreur, car on a peur, de ce qu'il pourrait dire aux parents, puis on se dit que ça n'arrivera pas à nouveau, non, que c'était une erreur oui, que lui aussi a du bien voir, que ce n'est pas quelque chose à faire, que ce n'était pas bien.

Mais le soir venu
la porte grince
et c'est tétanisé que l'on est.

C'est les grandes grandes vacances
une éternité à les souffrir à faire semblant finalement on se dit mais en haut tout en haut des balançoires
il y a des plafonds
que parfois on rentre dedans
on ne sait pas quand ni comment ni pourquoi ils y sont
c'est un injuste et ça fait mal lorsqu'on se retrouve piégé dedans.

Il croit que parce que c'est une fleur on peut la butiner sans son accord qu'on peut la faire pleurer sans remord mais Daisy au fur et à mesure se fane et se ferait mauvaises herbes et un soir avec elle sous la couette elle a des ciseaux qu'elle a chipé dans la cuisine le matin d'avant. Et lorsqu'il vient le mécréant elle est prête elle menace elle montre qu'à force elle a grandit des crocs plus de dents de lait toutes tombées trop tôt.

Il s'enfuit mais il lui dit
tu vas le regretter
et dans sa main, la pokeball, Daisy soulève en hâte le coussin, rien dessous, oui il l'avait bien.
Non
NON
Elle se lève et c'est le sourire narquois du garçon qui lui gifle la figure alors qu'il est si loin, proche de la porte, mais elle sait qu'il sait à quel point il est important pour elle, Lune oh Lune.
Alors elle lui court après et crie, crie a en réveiller toute la maison et il rit oh il rit ! Elle arrive à le rattraper dans le jardin, elle donne des coups de pieds elle mord et réussit un instant à récupérer son précieux et tout de suite elle lui dit de sortir Lune, Lune montre toi ! oh Lune qu'elle dit, court court Lune, enfuis toi, loin loin des vilains mais là où je pourrai te retrouver toujours et Lune dans la pénombre de la nuit a un dernier regard avec de s'enfuir disparait dans le voile du soir et on se dit ah il est vraiment parti. Le garçon nous arrache des mains l'objet si convoité et va jusqu'au puits inutilisé et laisse tomber l'objet dedans.

Bien sûr à ce moment là tout le monde arrive dehors
Et on continue quand même de crier et on se jette dans les bras de nos parents.
C'est une longue nuit, où en pleure on expliquera tout depuis le début.
Le matin venu on plie bagage
Daisy a passé toute la matinée dehors à appeler Lune mais rien, il n'est jamais revenu.

Des semaines passent et c'est comme si, dans ce monde, rien n'était survenu mais pour Daisy tout à changé, un jour elle reçoit une lettre du fils du vigneron, elle est lourde, et Daisy hésite à l'ouvrir, mais au final c'est avec rage qu'elle le fait, et dedans en tombe
le collier de perle
et c'est elle qui tombe
tombe en pleurs.

Daisy referme le boîtier
tout cela
c'était il y a bien longtemps
elle a eut le temps d'être mariée et divorcée, elle n'a jamais pu avoir des enfants et elle même sait bien pourquoi.
Elle a contre son cou, le jolie collier de Perle, elle se regarde dans le miroir et touche du bout des doigts sa surface laiteuse.

Lune oh dis moi Lune
Si c'est bien toi tous les soirs qui lui permet lorsqu'elle t'observe par la fenêtre de dormir sans avoir peur des ombres qui dansent aux coins des portes même après tout ce temps, même après toute cette vie, il y a en ta glace rafraichissante un souvenir d'invincible été qui lui donne la force de continuer.

Maintenant elle s'est trouvé d'autre compagnons, elle ne compte plus par le haut ou par le bas elle a appris qu'il y avait tout un panel de choix que dans la vie il fallait un peu de tout et après une longue carrière ratée dans un cube qui se compte en mètre carré elle a décidé de marcher dans les pas des dresseureuses. Vois-tu c'est le collier, elle l'avait laissé car il la peinait trop laissé chez ses parents bien caché, mais lors d'un vide grenier où elle venait les aider elle l'a retrouvé et ça a été un déclic comme quelque chose qui s'anime en nous.

Elle a tout plaqué pour toi, oh Lune belle et froide, beau et inaccessible, qui se reflète dans un marais d'absence. Son mariage n'a pas survécu à son contre coup. Et si au début elle concourrait pour la gloire et avoir l'espoir d'apparaitre sur un coin de téléviseur, de pouvoir t'appeler en direct dans tous les foyers qui sait avec un peu de chance quelqu'un t'aurait récupéré qui sait tu l'aurais reconnu qui sait tu lui serais revenu. Les années sont passées et elle n'a pas trouvé la gloire qu'elle cherchait elle n'a pas trouvé les retrouvailles qu'elle espérait mais elle a trouvé quelque chose d'autre, une nouvelle famille qui la comprenait.

Lorsqu'elle voit les jeunes s'y essayer à ce monde d'aventure, il y a quelque chose en elle qui se pince, elle s'imagine avec Lune à votre âge, s'imagine ce que son parcourt aurait pu être et elle vous le souhaite, de tout cœur, comme la lune qui veille sur nos nuits, elle veillera sur vos pas, pour que vous puissiez vivre ce qui lui a été arraché, ce lien, ce fil rouge que l'on nomme destiné, coupé.

*** *** ***


Tu n'es plus une enfant Daisy
c'est fini les caprices
ce n'est pas un truc de grand
et pourtant, pourtant tu es là ton brindibou dans les bras
c'est comme ça que tout a recommencé dans ton joli pavillon d'été il est assit sur le canapé
Henri bien entendu ne comprend pas lui les pokémons il a laissé ça derrière lui c'est pour les enfants qu'il dit
comme les amis imaginaire on est sensé.e les laisser en arrière.

Mais Daisy n'a jamais pu, même lorsqu'elle n'en avait plus
elle n'a jamais voulu reléguer Lune loin dans son esprit
chaque soir chaque nuit
il brillait alors qu'elle s'endormait

Ce n'est pas une lubie Henri je suis sérieuse
et elle serrait plus fort Brindille contre elle
qui regardait de ses grands yeux ronds l'homme atterré

Ce n'est pas grave brindille tu es encore petit mais tu sais je sais qu'un jour tu seras grand et fort et alors on sera tous les deux réunis avec Lune on sera une famille, mes enfants, on sera sur toutes les télévisions.

Et Brindille
voyez
il fleurit
de jolis petits bourgeons au fil des saisons des larmes de l'acharnement
Brindille n'a pas envie de décevoir tant d'espoir alors iels s'accrochent à deux
et c'est après une défaite cuisante que retourne Daisy chez elle, de sa chambre elle entend ses parents âgés maintenant se disputer à son sujet. Elle se laisse glisser contre le rebord du lit et Brindille marche jusqu'à elle, il sautille, vient se poser contre elle, il la regarde se décomposer et elle ne dit rien elle retiens son souffle, elle suffoque sa peine car elle se veut plus forte. Oui elle doit continuer pour Lune, pour qu'un jour oui...qu'un jour...
Brindille le comprend bien aussi
alors
il se presse un peu plus contre elle puis
puis il se met a briller

brille brille petite étoile
éclaire donc le chemin jusqu'à la Lune, deviens son satellite ses paillettes pour que mieux elle scintille

Brindille est un Efflèche et il a aspiré en lui, avec lui, toute cette colère, cette soif de reconnaissance, de victoire, il en devient même un peu snob, ce qui fait rire Daisy, sa petite brindille grandit et peut-être que c'est ça la joie d'être parent malgré tout, et ça redonne de la force à Daisy, ça lui permet de se relever, de continuer de se battre, parce qu'elle n'est plus seule, ne l'a jamais été une fois qu'elle avait posé les yeux sur toi, sur la Lune, son Lune, son Brindille, jamais plus.

Tu as changé pour elle, peut être qu'elle peut changer pour toi.

Elle qui court après un fantôme, qui sait, une illusion, un gardien d'un certain temps, un enfant perdu sur une aires d'autoroute.
Et elle courait temps qu'elle n'avait pas pris le temps de regarder si elle n'était pas seule dans la voiture de course, bien sûr, tu étais là Brindille. Maintenant elle le sait, et ensemble vous monter d'autre échelon, vous allez être des star c'est sûr, elle le sent à présent.

Mais ça ne vient pas
mais c'est plus dur que ça
on se décourage
on ne sait plus pourquoi on se bat
et on réalise peut être à ce moment là que l'on ne chasse plus la victoire que par résignation.
Daisy est une fleur qui ne sait pas fleurir
elle a trop regardé son Efflèche se donner pour ne pas s'en vouloir
de ne savoir lui rendre la pareille alors un jour elle le laisse dans une garderie elle dit qu'elle reviendra mais elle ne le pense pas elle repart chez elle en tripotant son collier de perle. Et perd contenance en arrivant.

Il y a
quelque chose
qui cloche
elle tangue
elle a les larmes aux yeux
elle pleure comme une petite fillette : sans honte aucune.
elle a aperçu des enfants dans la rue jouant avec leur pokémon
elle s'arrête
elle
sait
elle
a la réponse à sa question

Alors elle revient
à la garderie trouver son Efflèche, son Brindille.
Chasser la Lune c'est plus que la gloire la rage de vaincre
c'est l'amour avant tout que l'on donne comme au clair de lune
cette faible lumière qui pourtant nous baigne de son rayon
nimbe nos émotions et tout devient plus délicat
Efflèche le comprend ça aussi et pour accompagner cette mue Archéduc il est devenu.

On en reviens à la fin
les jeunes du coin
et de plus loin
ceux du haut
du bas
tout le monde fait de la balançoire et le plafond n'est plus lorsqu'on tiens la mains de celleux qui l'on déjà dépassé
n'est-ce pas suffisant, dit, Daisy ?
Un petit bout de Lune
elle est assez grande
pour qu'on en donne un morceau
à celleux qui brillent sous son faisceau.