Tu comprends ma chérie
il faut que tu sortes de tes rêveries pourquoi tu n'irais pas pour tes vieux parents un peu faire des commissions ?
soit courtoise fait la gentille comme tu l'as toujours été
pour tes vieux parents
soit une bonne enfant (déjà si grande, qui dépasse maman).

Daisy Daisy
il parait est une fleur de goudron elle pousse même sur le béton
est-ce que c'est une bonne chose ? pas vraiment ? ça laisse des dégâts
d'être loin des prairies parfumées d'où ses graines avaient germées.

Mais
Devant ta porte
elle est la plus belle couronne de fleurs d'une reine triste
dans un royaume d'où ne pousse que des orties et ce n'est
pas si mauvais
en soupe il parait
mais ça pique mais ça prend toute la place et on
a jamais désherbé vraiment on a appris à aimer ce giron imparfait.

Néanmoins, Daisy
il y a des sujets que l'on aborde pas à la table du dîner
quelque chose qui dormait bien profond tout au fond de la forêt d'herbes piquantes
pendant si longtemps paisible
mais depuis qu'elle est en arène, c'est comme une jeunesse qui est venue se poser en toute
délicatesse contre sa peau, lui donner le frisson d'un vent nouveau.
baille baille le désir qui enfin ouvre les yeux.

Au début
on le rejette par peur de ce que l'on a trouvé en jardinant
mais ça reviens en rampant ça s'accroche et sa mange les jolies feuilles vertes
ça gazouille ça se débat quand on le serre entre nos gants rugueux et on ne sait pas quoi en faire alors on essaie de ne pas y penser ça passera et puis elle a tant à faire déjà.

Elle frappe à la porte de la grande bâtisse, facile à trouver, bien placé, d'ici, elle entend déjà les rires élevés. C'est tout une forêt depuis le temps qui a poussée en elle et en son sein y boit le son cristallin des voix qu'elle entend au loin.

Oh, lorsque ça s'ouvre, Daisy Millet de la famille Millet je crois que c'est la première fois que l'on se rencontre ? enchantée ! C'est notre secrétaire qui a appelé je viens pour la visite des lieux. Je ne suis pas trop en avance j'espère, je voulais rêvasser un peu devant le beau paysage.

Elle tend sa main
entre ses jambes, un pissenlit qui vient se coller immédiatement aux jambes de la gérante et pousse un cri pour être porté.

Oh Pissenlit....Daisy se baisse et le ramasse avant de le tenir dans ses bras. Je...ça ne vous dérange pas ? je me porte garante pour qu'il ne fasse pas de bêtises mais je me disais...peut-être que les enfants l'aimeraient bien...il est...du genre collant et prêt à tout pour un peu d'attention.

Bulbie Tea, quel nom charmant, Daisy s'accroupit devant lui et vient poser à ses côtés Pissenlit.
Elle fait confiance
elle ne pense pas être prise au dépourvu non elle croit
être sauve
secrète encore
encore un peu de temps
mais il faut croire que papa et maman avait une autre idée de l'excursion
et elle
bat de ses cils
alors que les lèvres rondes innocentes de la directrice prononcent les mots
et Daisy reste les mains croisées frappée par la stupeur et elle se sent
confuse
elle n'avait pas eut le temps non
de s'accaparer ses sentiments qui dorment depuis si longtemps
c'était un guet-apens

Non elle était venu pour une visite de courtoisie c'était ce qu'on lui avait dit
mais là est un tout autre enjeux et comment dire non
bien sûr ça serait le sens commun
de rectifier l'erreur d'un petit rire de secouer ses cheveux bien entretenu et passer au dessus
mais Daisy le vie comme un coup, une claque qui réveille qui éveille qui ne fait pas dire non
elle essaie
elle en est incapable
il y a quelque chose en elle
qui en a marre de manger la forêt des tous les orties
ou peut-être la créature s'est-elle juste ennuyée de cette étrange denrée.
Elle ne sait
mais elle la voit
là peut-être pour la première fois
elle ne peut plus l'ignorer
bat des cils, elle prend une grande inspiration bien que son poitrail se serre.

Non, pas de bébé.

Que ferait-elle avec un tel paquet elle qui parcourt monts et vaux la région elle qui s'enfuit en courant pour combattre être au devant vouloir gagner autant que panser ses rivaleaux non si elle dit oui si elle met un pas en avant aujourd'hui puis deux puis tout un chemin devant au loin jusqu'à l'horizon si elle ouvre ses bras si elle serre fort contre soit c'est pour une tête pensante qui a déjà son pesant de temps passés à fouler ce continent.
Pour passer cet amour
que l'on croyait mort né
mais toujours là quelque part
parmi les feuilles les tiges le terreaux.

Elle ne l'avait jamais entretenu pour ne pas se faire de mal, se donner de faux espoirs, puis il y avait eut tous les reproches les non-dit les regards en biais dans son mariage imparfait mais lesquels le sont de toute façon ? Non elle ne blâme pas Henri pour cette abandon de son propre corps et de ses émotions, elle a choisi seule de tourner le dos aux cris des enfants.
Mais pas aujourd'hui
non plus maintenant
elle aurait du en vouloir à ses parents de lui forcer la main ainsi, de la mettre dans cette situation mais en elle
elle sait qu'elle n'aurait jamais réussit de toute sa vie à faire le premier pas, à libérer ses ailes là
peut-être a-t-elle attendue toute sa vie que l'on coupe le ruban retenant les jolies plumes blanche
qu'elle vole enfin dans le ciel nocturne touche la Lune du bout des doigts se la joue Icare prudent sans les lèchement d'un soleil dévorant.

Enfin Lune
si tu avais été là vous auriez pu être ami.e.s même si tu n'es plus là j'ai maintenant
le courage de me dire que je peux au moins réussir à ça
donner de cet amour trop longtemps jalousement gardé
ne plus se faire dragon de mes propres sentiments.

Daisy suit Mathilde avec des gestes un peu mécanique.
Elle est en paix avec elle même sur cette subite décision si ce n'est pas maintenant alors quand ?
Elle arrive dans le salon et ses yeux vogues sur les têtes blondes, elle ne sait...elle ne sait comment faire, elle se sent gauche, est-ce qu'il y aurait vraiment des enfants qui voudrait d'elle comme mère ? ses angoisses l'accaparent subitement elle qui est toujours décontractée d'habitude, mais c'est que c'est un moment si important, l'adrénaline qui la parcourt est bien plus forte que celle à laquelle elle goûte en arène, c'est une toute autre histoire, il y a une sorte de bonheur qui fleurit en elle.

B-bonjour, et son sourire s'étire, n'est plus bouton, il a de beaux pétales, elle réajuste sa tenue un peu et regarde Mathilde un chouilla désemparée, attendant qu'elle fasse les présentations.