caractère
Têtue ♦ Rêveuse ♦ Persévérante ♦ Nihiliste ♦ Attentionnée ♦ Loyale ♦ Méfiante ♦ Timide ♦ Dispersée
Aislinn, c’est une fille un peu compliquée. Pas toujours au clair sur ses idées, sur ce qu’elle voudrait faire de sa vie. Il y a des tas de choses qu’elle voudrait être, des tas d’endroits qu’elle aimerait voir autrement qu’à travers la fenêtre de ses rêves. Trop de choses qui s’entassent dans sa tête, comme un grenier plein à craquer. Le bordel.
Mettre de l’ordre dans tout ça, c’est pas évident, même si le monde pense qu’à dix-huit ans on devient responsable et qu’on prend les choses en main, personne n’a jamais été là pour lui montrer comment faire. Aislinn est une gentille fille, au fond, mais ça transparait pas quand son quotidien est rempli couteaux qu’on se plante dans le dos à la moindre occasion. Elle a appris à se méfier, à toujours ne garder près du cœur que ceux qui comptent vraiment. Elle sait faire preuve de prudence tout en prenant régulièrement des risques inconsidérés, mais toujours plus ou moins calculés... emphase sur le moins. Parce qu’elle est toujours hantée par la peur du regret, la crainte d’avoir manqué la seule occasion où sa vie aurait enfin pu devenir intéressante. Elle vise toujours un cran trop haut, un niveau au-dessus de ses capacités, pour toujours se rappeler la frustration de ne pas être à la hauteur.
A cause de ce tempérament chaotique, Aislinn s’est condamnée d’elle-même à la solitude. Personne n’a la patience de la suivre dans ses lubies, de l’aider à ramasser les débris quand tout se casse la figure dans sa vie, ses relations ne perdurent rarement plus de quelques mois. On s’imagine tous que ce n’est qu’une phase, que ça va lui passer, mais ça n’est jamais aussi simple. C’est pour ça que peu importe combien de fois on l’abandonne, peu importe les déceptions ou la rancœur qui finit par lui retomber dessus, Aislinn chéri les souvenirs heureux des personnes qui ont marqué sa vie. Elle des difficultés à s’exprimer sincèrement, à transposer ses sentiments en quelque chose d’intelligible à l’oral, mais elle fait toujours de son mieux pour répondre à ceux qui lui ont tendu la main. Aider une personne, la tirer de ses propres ténèbres, c’est une lourde responsabilité que beaucoup n’assument pas entièrement. La seule chose qu’on peut promettre, c’est de toujours faire de son mieux.
histoire
Au-delà des frontières du monde, loin après l’horizon, est-ce que le monde serait différent ? Un jour, on volera un bateau et on ira voir par nous-même.
Evidemment, c’était un rêve tout aussi naïf que l’enfant qui l’avait formulé. S’il y avait une chance, cependant, si l’occasion se manifestait... ne l’aurait-il pas saisie lui aussi ? L’appartement était plein à craquer de souvenirs, d’espoirs et de breloques éparpillées aux quatre coins des étagères, à ne plus savoir quoi en faire. S’il les avait jetés, peut-être y aurait-il trouvé un peu plus de place pour élever sa fille unique. Aislinn disait pourtant qu’il pouvait les garder, qu’elle aimait bien l’atmosphère que cela donnait. Ranger tout dans des cartons, ça donne l’impression qu’on va partir. Finalement, c’est peut-être mieux de tout laisser trainer.
Aislinn a pratiquement grandi sur les docks, un environnement qui avait fait germer en elle une fascination pour la mer et l’inconnu. Son père n’était qu’un modeste ouvrier, si jeune et pourtant déjà brisé par le travail harassant aux chaines de l’usine. Quant à sa mère... elle ne l’avait pas vraiment connue, c’était tout juste une image floue dans sa mémoire que les photos ne parvenaient plus à raviver. Elle se retrouvait souvent seule, le soir après l’école et quelquefois même le matin. Cette routine se gravait dans ses habitudes, comme s’il ne pouvait pas en être autrement. Alors, quand elle n’avait rien de particulier à faire, elle venait sur les quais et se posait pour longuement regarder la mer. On lui disait souvent de ne pas trainer là tout seule, alors elle apprit les chemins de traverse et les horaires de passage, les cachettes où personne ne viendrait la trouver. Elle aimait aussi beaucoup retourner les boites à souvenirs de son père, pleines de livres et de photos d’une vie qu’il ne lui racontait pas beaucoup. C’était mieux qu’elle découvre tout ça par elle-même.
La petite solitaire vivait une existence tranquille, qui pourtant se retrouva troublée par le harcèlement scolaire. Le pire, c’est que tout ça avait commencé avec ce satané comité de discipline, qui lui reprochait de ne pas assez se sociabiliser... Forcément, il avait fallu qu’on la colle avec les brutes de sa classe. Meilleure. Idée. Du siècle. Aislinn était plutôt conciliante, mais il a bien fallu se faire respecter à un moment. Alors elle s’est trouvé une arme, il y avait toujours un tas de trucs dangereux qui trainaient sur les quais, et un partenaire d’entrainement pour apprendre à se défendre. Si elle pouvait faire armes égales contre un mangriff, ce n’était pas un groupe de bras cassés qui allaient lui faire peur. Au bout du compte, l’histoire s’est finie avec une barre de fer dans la rotule du gars, et une Aislinn paniquée qui n’avait pas prévu que sa jambe prenne un angle aussi peu naturel en tombant. C’est en prenant la fuite par les toits qu’elle fut sauvée par celle qui allait devenir sa meilleure amie, sa fille tombée des étoiles : Sanya. Elle vivait au-dessus d’une bibliothèque, adossée à la ruelle où s’était passé l’incident. La brunette accrocha tout de suite avec sa sauveuse, qui elle eut un peu plus de mal à s’habituer aux débordements d’affection qui lui tombaient dessus. Elle n’avait même pas voulu l’aider, c’était juste... une réaction épidermique, une coïncidence même, si elle avait trouvé le courage d’attraper sa main par la fenêtre pour la tirer à l’intérieur.
Malgré des débuts un peu chaotiques, les deux adolescentes devinrent vite très complices. C’était la première fois qu’Aislinn se faisait une véritable amie, une avec qui elle se sentait comme chez elle. Il y avait toutefois des conditions à leur relation : elle ne pouvait pas sortir, peu importe le prétexte, et certains jours étaient interdits. Mystérieux, hein ? Pour tout dire, Aislinn avait élaboré une ou deux théories sur les raisons derrière ce contrat, mais cela n’a plus vraiment d’importance aujourd’hui. Parce que Sanya, un beau jour, a coupé les ponts sans crier gare. Suite à cet abandon, la brunette a lentement sombré dans une phase de déprime, oscillant entre colère et tristesse par phases plus ou moins longues. Ce fut durant cette période sans repères que la brunette ramassa un pokémon qu’elle pensait abandonné, maculé de boue et de blessures, presque laissé pour mort sous une pluie glaciale. Alors qu’elle allait l’emmener au moins se réchauffer un peu, son dresseur lui tomba dessus et l’accusa de vol, pour au final lui revendre sa bête amochée tout l’argent qu’elle portait sur elle. Son père fit un scandale en la voyant revenir avec un pokémon, mais après avoir pris conscience de la situation, ce dernier ne put que laisser sa fille prendre ses responsabilités.
Ce fut pendant cette période aussi, qu’Aislinn s’intéressa aux arènes. C’était probablement le moyen le plus réaliste pour elle de monter sur un de ces bateaux qui vont là où s’étend l’horizon. Et puis, elle avait un pokémon maintenant, peut-être qu’elle devrait participer ? Elle n’avait pas encore l’âge de concourir, mais d’ici quelques mois, ce serait envisageable. Sur les réseaux comme dans la vie, Aislinn était discrète, mais il lui prit l’envie de partager ses notes de recherche sur les différents terrains, avec des esquisses de stratégies à appliquer. Rien de présomptueux, mais cela lui donna soudainement une petite notoriété dans certaines sphères.
Et puis il y a eu son idole, son inspiration. Joyce, la plus jeune dresseuse à remporter une arène. Ça voulait dire beaucoup de choses : que gagner était possible, mais surtout que le monde n’allait probablement pas l’acclamer unanimement pour sa victoire. Vaincre, leur montrer à tous de quoi elle était capable... ça serait chouette quand même. Mais pour l’instant, tout cela n’est qu’un rêve lointain encore... aucune chance qu’il se réalise, n’est-ce pas ?