La vie d'Aleksia n'a rien d'un secret d'Etat. (Bien qu'elle se garde précieusement de préserver les rares points qu'elle a su tenir personnels malgré l'influence des médias.) Tout le monde sait qu'elle est la fille unique du couple Iraklidis. Une famille riche et influente comme la capitale en connaît tant. Elle y a vécu le genre d'enfance où on ne manque de rien. Et elle ne s'en est jamais plainte, bien consciente de ses privilèges. Fervents pions d'Odyssey, sa mère travaille pour le système PokéGacha et son père est un haut placé des systèmes de maintenances d'arènes. Tous deux portent dans leur cœur l'amour des compétitions et du spectacle que cela représente. Autant dire qu'Aleksia était prédestinée à sa carrière : elle se devait de retranscrire cette passion inculquée au travers de son métier. Ceci dit... Celleux de sa génération se souviennent qu'autrefois, jamais la grecque ne se serait imaginée journaliste. Jamais elle ne se serait vu de l'autre côté des barrières : hors du terrain.

Son passé de dresseuse, d'étoile montante des arènes, voilà un sujet sur lequel madame se montre toujours réfractaire. Esquivant gracieusement la question, détournant habillement la discussion. Sachez qu'on ne manipule pas une belle parleuse : c'est elle qui vous submerge de connaissances et qui ne vous partage que ce qu'elle veut  bien faire entendre. Vous vous contenterez donc de réponses évasives telles que "C'est une époque révolue." ou "J'ai déjà évoqué le fait de vouloir laisser le passé au passé.". Il est dit qu'un jour la jeune femme aurait coupé court à une interview car l'équipe avait forcé le sujet et évoqué... Son regretté Mentali. Psyché.

2047. Aleksia est âgée de 18 ans. L'adolescente et son pokémon font parler d'eux au seins des arènes. Le duo avait tout pour devenir les favoris du public. Mais, c'était sans compter l'accident malheureux. Ce jour-là, cela avait fait la une des journaux : Psyché, le Mentali d'Aleksia Iraklidis a succombé à l'arène. Atlas porte à la jeune fille ses plus sincères condoléances.

C'est à partir de ce jour que la jeune femme a tout plaqué. Et on arrêta d'entendre parler d'elle pendant une paire d'années. Le temps qu'elle se terre dans ses études, qu'elle ressorte diplômée avec des résultats remarquables. Tout était bon pour placer son attention sur autre chose que la peine éprouvée. Le temps fait bien les choses et finit par panser les plaies. Mais le vécu reste malgré tout. Et il est hors de question pour elle de reprendre part aux compétitions pour lesquelles elle garde pourtant une haute estime et fascination. C'est pourquoi elle a tourné ses connaissances des règles et de l'histoire de ce sport en force professionnelle.

Ainsi est née Aleksia Iraklidis, la journaliste pokésportive qui depuis huit ans (2052) ne cesse d'évoluer en notoriété.