Et voilà. C’était reparti pour un tour. La voilà qui grommelle dans un coin, une coupe de champagne à la main, maudissant l’inventeur de ces soirées de travail, censée lié les services entre eux et introduire les nouveaux venus. Tiens, elle était absolument persuadée que si elle interrogeait la moitié des personnes présentes ne la connaissent ni de Dialga, ni de Palkia et Arceus sait que plus le temps passe, plus elle déteste se présenter. Dire qu’elle s’appelle Naenia Othniel, que oui, elle est la fille de l’Othniel qui , parait il, est décédé de surmenage entre autres quelques années auparavant. Que ce n’est pas grave , qu’ils ne pouvaient pas savoir. Que tout va bien pour elle. Qu’elle a repris la succession du poste. Oui oui , tout se passe bien. Que oui, effectivement, la construction de l’arène fée est de son fait. Puis laisser installer ce silence gênant. Fadaises, fadaises et encore fadaises. Bien sûr que oui, on ne demande pas aux gens  s’ils sont bien apparentés à machin de la compta ou des relations humaines qui décédé sur son lieu de travail ou pas. Qui sait, elle pourrait être complètement dépressive et raviver le souvenir ne la rapprochera que plus de la fin  Non. Elle n’est pas à ce point atteinte par le deuil et surtout, jamais, au grand jamais, elle n’imposerait pas à sa mère.  D’ailleurs , si elle n’était pas là à faire le plant de baie , elle serait avec elle. Elle lui a laissé la garde de Liv , qui est bien mieux à se faire papouiller avec elle devant la cheminée allumée et un film que là, à se perdre.

Nouveau soupir. Doucement , Naenia trempe une nouvelle fois ses lèvres dans le champagne pour les humecter. Ce n’est pas une situation où elle peut s’enivrer à l’excès, elle n’est pas avec ses camarades de fac. Elle doit paraître, surtout paraître.  C’est pour cela qu’elle garde un sourire figé lors qu’un type , la cinquantaine vient l’aborder. Elle parait encore plus engoncée dans sa robe noire au dos échancrée décoré empiècements de dentelle dans le dos et aux manches. Elle hoche la tête en le laissant  se vanter, déduit qu’il doit être gradé chez les commerciaux ou un truc, peut être dans le même service que l’autre sale type. Il ferait bien la paire. Sauf que voilà , monsieur cinquantenaire bien tassé a envie de draguer de la jeunesse visiblement et il pose nonchalamment une main sur la hanche de Naenia qui le repousse une première , puis une seconde fois. Son cerveau allume l’alarme , mais elle ne peut pas non plus le chasser avec trop de véhémence. Une solution, trouve une solution … Son regard balaie rapidement la salle pour identifier un type à lunette qui , comme elle il y a une dizaine de minutes , semble se battre en duel avec sa flute de champagne. Il doit avoir à peu près son âge, à première vue. Bon, tant pis, elle doute récupérer pire que l’autre pervers qui vient de poser sa foutue paluche sur sa hanche pour la troisième fois.

« Ex… cusez moi , je viens de voir un collègue que je n’ai pas vu depuis longtemps et il serait vraiment malvenue que je n’ailles pas le saluer . Le pauvre ne connaît personne à cette soirée et mes supérieurs tenaient ab-so-lu-ment que je l’aide un peu. »


Elle s’échappe comme elle peut avec un sourire faux qui lui remonte jusqu’aux oreilles avant d’attraper le bras du providentiel inconnu .


« Comme promis , me voilà. Tout va bien pour toi ?  Les chefs ne voulaient pas que tu te sentes trop seul. »

Sourire clownesque et visage agréable tandis qu’elle marmonne entre ses dents.

« Aidez moi, s’il vous plaît, il faut que je m’en débarrasse. »

Encore une de ses soirées vide de sens, de bien être et de tout ce qui te donne la joie de vivre. Encore une soirée à devoir faire le poteau en espérant devenir invisible. Ce n'est pas que tu n'a pas essayer de l'éviter en plus de ça. Si ça n'avait été que ton patron tu aurait pu le convaincre. Une maladie par ci, un pokemon malade par là et ça passait tranquille. Non le vrai danger, le réel problème c'était tes parents. Ces traitres de géniteurs. Les félons d'aïeul. Les ancêtres délateurs. Ils étaient venu chez toi exprès pour être bien certains que tu y aille à cette soirée. C'est qu'ils te connaissent les bougres, si ils ne sont pas là tu fait le mort ou comme si tu avait oublier que la soirée c'était ce soir, oh bah mince alors. Et ben même pas! Ta mère t'avais surpris littéralement en jogging sur ton canapé à câliner ton malosse et c'était pas exactement ce qu'elle avait prévu.

Te voilà donc larguer là comme un colis perdu qu'on débarque de l'avion sans personne pour le récupérer. Tu soupire déjà, tu n'a même pas pu emmener de pokemon avec toi. Il parait qu'avoir un caninos surprotecteur qui grogne sur tout le monde c'est intimidant. Toujours d'après mère. Tu t'étais retenu de lui dire que oui, c'était le but justement, pour éviter que des cons aient la merveilleuse idée de se dire que tu avait envie de parler. Tu n'a PAS envie de parler, encore moins de participer. Tu te contente de prends une flute de champagne, même si tu n'aime pas vraiment ça et tu va chercher le coin le plus vide et le plus éloigné des groupes qui se forment.

Et le temps passe a la vitesse d'un escargot centenaire malade et paralysé. Jusqu'à ce qu'on te surprenne, une jeune femme que tu ne connais ni d'eve, ni d'adam et qui en plus de ça viens t'attraper le bras. Il va falloir qu'elle se calme celle ci, vous n'avez pas élever les poichigeons ensemble.. et tu ne te souviens pas avoir payer pour une escorte non plus. Surtout qu'elle t'aborde comme si elle te connaissait vraiment, c'est quoi ce merdier? Tu ressemble à quelqu'un de son service c'est ça? Manquait plus que ça, même en voulant être invisible et inconnu tu arrive à être emmerder par un sosie. Faut vraiment que tu trouve un moyen, tu commence a te demander si payer quelqu'un pour venir à ces conneries à ta place serait pas utile. Tu t'apprêtait à la repousser avec perte et fracas avant d'entendre son murmure. Tu hausse un sourcil, se débarrasser de qui exactement? Et là, tu le vois, le cinquantenaire flasque et pervers qui approche comme un abeille qui chasse un pistil, ça te donne envie de gerber déja.

Même si tu dois dire que l'idée d'avoir l'avenir de la jeune femme entre tes mains durant quelques seconde te donne un sentiment de pouvoir que tu aime beaucoup. Tu pourrais tellement dire l'inverse et la laisser se démerder avec le tadmorv vivant là bas... tu pourrais...

Oh.. euh non ça va pas trop, tu sais que la foule me rends malade mais je pense pas qu'on puisse vraiment sortir si? A moins que les balcons soient libre, tu veux bien m'y accompagner?

Bon, d'accord tu l'a aider, mais ça veux dire que maintenant elle te dois quelque chose. Et tu ne rejette jamais l'occasion d'avoir quelqu'un qui te doit des choses, c'est toujours utile d'avoir des débiteurs, conseil du paternel.

Naenia penche la tête, rassurée qu’il entre dans son jeu et presque enjouée qu’ils aient l’air d’avoir un objectif commun : partir de cet endroit de mort et vite, avant que d’autres grotadmorvs humains ne fassent leur apparition . D’habitude, ils étaient plus attirés par les jolies minettes de l’acceuil, bien plus jeune qu’elle , peut être aussi moins protégées. Sauf que là, on est dans une soirée et les protections se sont évanouies dès les premières coupes de champagne.

« Bien sûr que si , on peut sortir , il manquerait plus qu’on soit prisonnier de cette salle. Surtout si tu ne te sens pas bien, on ne forcerait pas un malade à continuer d’assister à une réception, ce serait contre productif et mauvais pour l’image. »

Elle a beaucoup insisté sur le mot « malade » en espérant qu’il comprenne le message induit. Joue. Joue ton meilleurs rôle, mon gars , que la sécurité soit à deux doigts de nous appeler une ambulance parce qu’ils sont persuadés que tu vas leur clamser entre les doigts et avec ta vie, leur potentiel contrat d’intérimaire. Si en plus, il est crédible, elle est prête à le suivre dans sa folie. Tout pour sortir de ce traquenard qu’elle déteste au plus haut point. Ca ressemble beaucoup trop aux réceptions des anciennes de son lycée privé, qu’elle prend grand soin d’ignorer, d’esquiver ou d’éviter plus frontalement, un jeu de masque délétère où les tortionnaires d’hier sont les « femme de » ou les dirigeantes de demain. Un monde qui fait froid dans le dos. Elle est prête à ce renvoi d’ascenseur sans soucis, il coute finalement si peu et sert leurs interet commun. Comme quoi, elle n’est pas la seule à fuir ce genre d’exercice où les autres exercent l’art et la manière de rayer le parquet avec leur dent pour espérer gagner des échelons et de la reconnaissances professionnel. Ca fait pas vivre, la reconnaissance professionnelle. Au contraire, même , ça tue. Elle est parfaitement au courant , elle va poser des fleurs sur une tombe tous les mois et sa mère toute les semaines. C’est même à cause de cette fichue reconnaissance professionnelle qu’elle se sent obligée de faire l’architecte d’arène, tiens.


« Je vais te raccompagner. Tu as des affaires ou un manteau à récupérer dans les étages ? Je dois aller chercher mon sac de toute façon. Tu travailles à quel bureau déjà ? Je viens tellement peu souvent ici que je retient très mal ce genre de chose. »

Réplique pas vraiment réfléchie mais au moins, ça permet de récupérer un peu plus d’informations pour parfaire la scène qu’ils vont visiblement préparer alors il n’y a pas de petits profits. Elle en tout cas se lance dans ce petit rôle d’accompagnante attentionnée et prévenante qui s'excuse encore face au type qui semble enfin convaincu de la véracité de la scène qui se déroule sous les yeux. Comme quoi on peut être chef de service et complétement crédule, l’un n’empêche pas l’autre. Il l’arrange d’autant plus qu’il donne du « mademoiselle Othniel » tout bout de champs. Si son allié temporaire avait besoin de savoir son nom, c’est chose faite. Il faut juste espérer qu’il n’a aucune récriminations contre feu Othniel père et qu’il accepte de la suivre. Notamment. Il n’est pas assez vieux pour ça. En tout cas , il n’a pas l’air .

Tu écoute la jeune femme, même en l'observant tu n'a toujours aucune idée de qui elle peut être. Tu ne sais ni qui elle est ni d'ou elle vient. Ni d'eve ni d'adam ni même d'arceus d'ailleurs. Le problème avec ça, c'est que même une inconnue aussi étrange soit-elle, si elle peut t'aider à sortir d'ici très vite, tu es prêt à donner toute ton âme pour cet objectif. Alors quand elle parle de maladie tu comprends bien ce qu'elle souhaite de toi, mais comment tu es sensé imité la maladie alors qu'en soit tu te sens très bien. Bon, quoi qu'il en soit tu aura le temps d'y penser non?

Oh c'est probablement l'alcool qui me va pas.. je commence a me sentir nauséeux mais je suis sur que tu peux comprendre. C'est gentil de m'accompagner quand même.

Pour faire bien plus crédible tu va t'appuyer a l'épaule de la jeune femme, si tu était malade il faudrait bien que quelqu'un t'aide, ne serait-ce que pour éviter un vomissement soudain ou un effondrement malencontreux. Est ce que tu en profite en t'appuyant beaucoup trop? Bien sur, elle veut jouer, on va jouer non? Et comme tu est la victime dans cette histoire tu compte bien jouer la victime encore longtemps. On verra si elle veut toujours de toi après ça, tu en doute. Surtout que ta sortie est maintenant presque assurée, une fois le pieds dehors tu compte bien lui dire "merci bonsoir je m'en vais" et surtout sans demander qui elle est ni ou elle va. C'est mieux comme ça, c'est pas comme si tu étais un ami non plus ou même que tu avais envie de le devenir, il ne faut pas pousser tortipousse à l'eau.

Non je n'ai rien Mademoiselle Othniel.. et puis je préférerais autant sortir, je reviendrais au bureau quand ça ira mieux..

Le nom est facile à trouver vu le grotichon malade qui la suis comme un morceau de papier toilette humide reste collé à la chaussure des pervers de bureau. Ce qui soit dit en passant ne doit pas être loin de la vérité concernant ce type. Il te dégoute avant même qu'il n'approche dans une zone extérieure a ton cercle de vie. C'est dire, tu aurais presque et nous disons bien presque pitié de cette jeune femme. Son nom ne te dit rien et même s'il devait te dire quelque chose tu n'est même pas certain que tu ai envie de faire la filmographie de famille de la demoiselle. De toute façon elle n'est pas son géniteur comme tu n'est pas le tiens, heureusement.

Tu te dirige vers les casiers pour tout de même aider la jeune femme à récupérer son sac. Bon d'accord tu compte la laisser partir de son côté sans demander ton reste mais tout de même ça ne t'empêche pas d'être quand même assez sympathique pour pas la laisser tomber là. Surtout que tu pourrais encore avoir besoin d'aide, la sortie n'est certes pas loin mais pas encore totalement à ta portée. Tu t'appuie contre un des casier en attendant qu'elle trouve ses affaires. Par chance vous êtes bien seul dans cet endroit, tu en profite pour parler un peu plus librement.

Et sinon je suis arbitre moi, pas bureaucrate. Enfin en tout cas merci, on sort et byebye. Quel truc de mort ces soirées...

Excuse aussi banale que courante , donc à la fois crédible et compréhensible . L’alcool. Il y avait peu de chance que monsieur pot-de-colle ait compté le nombre de coupe qu’il avait pu voir, il encore moins probable qu’il n’ait remarqué son acolyte de circonstance avant qu’elle ne l’aborde. C’est à dire qu’il lui manquait quelque chose sur le torse pour qu’il n’ait daigné posé un regard sur lui. D’autres aurait dit qu’il avait quelque chose en trop entre les jambes. C’est amusant, les périphrases, parfois. Il joue encore le jeu et le fait qu’il semble y mettre un malin plaisir la fait grogner discrétement. Elle aurait été un miaouss, elle aurait doublé de volume pour faire comprendre promptement son mécontentement. Mais elle doit continuer à jouer jusqu’à ce qu’ils soient hors des regards indiscrets. Alors elle continue , accompagne sans un mot, son sourire toujours figé sur ses lèvres. Bientôt. Bientôt elle pourrait se débarasser de cette robe, elle doit même avoir une tenue de rechange dans le casier qu’on lui a gentiment prété pour qu’elle n’ait pas à retourner dans les étages à son bureau après la soirée. A croire vraiment que le service RH la prend pour une bille. Qui risque sa peau à rester jusqu’à la fin de ces trucs, vraiment. Bon l’avantage, c’est quelle va pouvoir changer de chaussure rapidement. Elle pourrait aussi enlever les objets de tortures, alias talon pour les échanger contre des baskets. La suite du programme dépendrait de l’envie. Bière. Ou pas. Quoi que , prendre une bière , ce serait s’exposer et montrer qu’elle a bel et bien fuit la soirée in-dis-pen-sable et i-né-vi-table. En même temps , tout le gotha de l’entreprise et à fortiori les gens qui pourraient la fliquer sont à la dite-soirée et n’ont pas de petits espions partout .Des Grimalins par exemple. Mais au vu de la rareté de la bestiole, elle en doute.

Elle se traine un peu jusque au casier, hésite un long moment d’ailleurs, se trompe plusieurs fois d’allée … même là, son sens de l’orientation. Elle reconnait enfin le casier, rentre le code, dresse l’oreille quand l’autre commence à se plaindre. Elle regarde sa tenue de change , la paire de basket, le pantalon noir et le col roulé de la même couleur. Un moment d’hésitation. Le casier a une porte suffisament grande pour lui servir de paravent. Se changer au toilette multiplierait les chance de se faire attraper et devoir retourner dans les cercles des enfers .

« Je suis pas plus bureaucrate que toi , je viens ici le moins possible. Mon boulot , c’est faire des plans, mettre au norme, construire et rénover, pas faire des ronds de jambes avec une coupette de champagne à la main en gloussant comme un Poichigeon dans une robe ridicule et des talons particulièrement inconfortable . Maintenant, tourne toi , faut que je change. Sache que tu tente ne serait un coup d’oeil, je te crève le dit oeil avec le talon susmentionné. »

Clairement, il n’a plus le même personnage devant . Adieu la fille avenante, souriante, prévenante. Il a devant lui quelqu’un de bien plus cash et direct. Quand au tutoiement, dont elle n’a pas tellement l’habitude … disons qu’au point où ils en sont, elle peut bien continuer sur cette voie . Naenia se cache derrière la porte et se change rapidement, bien trop heureuse de se débarrasser enfin de tout ça . La tenue de soirée et enlevée en quelque seconde et rangée dans un sac soigneusement . L’autre tenue est passée en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Volcaropod ». Un coup de lingette démaquillante pour clore le tout . Temps de la procédure : 7 minutes et 18 secondes. 45 si on compte qu’elle se rattache les cheveux dans un rapide chignon.

« Je suis en voiture. Tu veux profiter de la place passager ? »