Sans plus d’invitation que la simple porte ouverte, Skye entra dans la pièce; un sourire avait forcé son chemin sur ses lèvres, mais sur ses joues coulaient de grosses larmes qu’elle n’avait sû retenir dans son chemin dans l’ascenseur jusqu’ici. Ce sourire forcé, lui, trésailla lorsque son regard larmoyant croisa celui empreint de fatigue de Florian, et elle se dégonfla assez rapidement, se mettant à bredouiller de plates excuses. «Je t’ai envoyé une douzaine de textos» avança-t-elle avant d’ajouter; «tu ne répondais pas à ton téléphone, alors je me suis dit que… que… que je tenterais ma chance» finit-elle par lâcher, sa voix craquant quelque peu.

Elle resta figée là où elle s’était aventurée, n’osant pas faire un pas de plus. Elle n’avait pas envie d’en parler -mais nous, nous pouvons nous faire les frais de quelques explications. En ce moment, à l’hôtel, avait lieu un grand événement pour les cosplayeurs d’Olympus, et Skye avait évidemment décidé de participer à la convention, comme à toutes les années depuis qu’elle avait commencé à faire de la couture. Mais voilà; pauvre qu’elle était, elle devait de base partager sa chambre avec trois autres cosplayeurs qu’elle avait rencontré sur les réseaux sociaux. D’un naturel très sociable, elle ne s’était pas plus posée de question que ça; des inconnus n’étaient après tout que des amis en devenir. Sauf que ce soir on lui avait pointé la porte «parce qu’ils ne savaient pas qu’elle était une fille»; elle se serait bien jointe à une chambre avec des copines, mais celles qu’elle connaissait chambraient avec son ex… donc voilà; déroutée, chamboulée, elle n’avait nulle part où aller, et il commençait à se faire tard pour faire le chemin inverse jusqu’à Hadès.

«Je… enfin la dernière fois, tu avais dit que…» tenta-t-elle mollement de s’expliquer, «Enfin, que si j’étais dans le coin je pouvais te contacter.» ok, d’accord, certes, ça ne voulait probablement pas dire débarque à ma chambre à pas d’heure sans confirmation que je veux bien te voir, mais voilà, elle avait espoir qu’il ne la retourne pas d’où elle venait, simplement parce qu’elle ne voulait pas retourner d’où elle venait. Ses joues commençaient à lui gratter : «Laisse-moi poser mes choses une seconde» fit-elle avant de laisser tomber son sac à dos sur le sol avec son oreiller qu’elle avait apporté de la maison. Une fois cela fait, elle usa de la manche de son onesie de Pikachu pour essuyer ses larmes, avant de reposer son sourire sur ses lèvres, bonne combattante qu’elle était. «Je te dérange pas, au moins?» glissa-t-elle avec espoir, relevant ses yeux noirs vers les siens. «J’ai apporté des friandises, si tu pouvais veiller un peu. C’est vendredi soir, après tout»

Se faire jeter de sa chambre avant même le début de la convention, juste ma chance se dit-elle. Laissant un petit sursaut quitter sa gorge, Skye s’accroupie au sol pour aviser le pauvre petit Newton, qui était resté derrière son maitre tout ce temps. «Bonsoir Newton» fit-elle le plus doucement possible, «qu’est-ce qui se passe avec toi? Tu as l’air dans tout un état… Est-ce que je t’ai fait peur en cognant à votre porte si tard?»

Oui, voilà; c’était beaucoup plus facile de converser avec les pokémons qu’avec les humains. Les pokémons, eux, sont plus simples, et surtout ils s’en foutent de comment vous demandez qu’on vous appelle.

Elle débarque comme ça à l'improviste avec de chaudes larmes qui lui coulent au visage… Il m'est vraiment impossible de lui dire non avec délicatesse sans avoir l'air d'un connard absolu dans de telles circonstances. Elle m'aurait envoyé une douzaine de textos, sur mon téléphone qui est fermé justement pour ne pas avoir à gérer une telle situation. Certes il est vrai que je lui avais dit qu'elle pouvait venir me voir quand elle le désirait. Quelle ânerie ai-je fait en faisant cette offre en l'air, juste parce que je ne la détestais pas et qu'elle était chargé de travailler sur mon apparence. D'ailleurs elle va surement pas tarder à voir ce que j'ai mis comme vêtements, une vraie honte pour quelqu'un comme elle. Je suis déjà prêt à me faire tirer les lobes d'oreilles avec violence.

J'attends des explications sur sa tristesse et sa venue mais je n'en ai pas, elle a peut-être été sortie de chez elle ou encore, a-t-elle un chez soi au moins ? Je décide que si elle ne veut pas en parler, ce n'est pas à moi de lui tirer les vers du nez, la pauvre a besoin de réconfort et de repos en ce moment, pas d'un donneur de conseil autoproclamé ou d'un donneur de leçons, même si elle cache bien son jeu au final. Je lui donne un sourire des plus chaleureux alors qu'elle se penche plutôt sur Newton encore tremblotant comme une feuille au vent d'hiver qui vient toutes les faucher. Après tout elle avait raison, nous étions vendredi, je pouvais relaxer et cela même avec elle présente. Je ne mentirais pas que je suis aussi un peu biaisé par l'offrande de friandises, elle paye bien son séjour alors je décide d'accepter, comme je n'ai absolument aucun argument valable pour la jeter dehors en ce moment.

Je lui tapote le dessus de la tête gentiment avec un air très maternel et doux, je vais lui faire ma spécialité, la chose qui me réconforte toujours quand je ne vais pas bien.

- Il a peur parce que nous venions de commencer un film d'horreur. Reste ici, et installe toi pour la nuit si ça te chante. Je vais aller te préparer un petit quelque chose.

Je pars vers la cuisine et commence à faire mon chocolat chaud triple chocolat deluxe. J'y mets quelques mini guimauves sur lesquelles je passe le brûleur pour les dorer avant de les soupoudrer de cannelle et d'y mettre une paille en biscuit praliné. Un confort réchauffant le cœur à souhait qui a accompagné chacune de mes déceptions pour les rendre plus agréables et supportables.

Je reviens dans le salon et dépose la tasse sur une petite assiette avec une serviette et une petite cuillère par habitude. Je retourne ensuite à la cuisine et ouvre mon frigo pour y ramasser une pointe de gâteau au fromage, caramel et noisettes que je ramène pour accompagner la tasse. Dès que je dépose le tout, je me retourne pour voir Skye qui sortait justement de la chambre d'invité qu'elle avait sans doute trouvée facilement par elle même.

- Tu n'as pas besoin de me dire ce qui ne vas pas, mais je peux te donner un câlin et après mon chocolat chaud et une soirée mémorable, je suis sûr que tu iras mieux !

J'ouvre mes bras pour l'accueillir dans une accolade si elle le veut bien.

Une main lui tapote affectueusement le sommet du crâne, et elle ne peux que relever son doux visage vers Florian, presque surprise; comment savait-il? À la maison, quand elle était triste ou fatiguée, les plus vieux -Marshal et Ryuka- le lui faisait souvent en signe d’encouragement. Juste de penser à eux, ses yeux s’embrumèrent un peu; qu’allait-elle leur dire? Ils savaient qu’elle était partie en convention, certes; mais elle avait mis sous silence le fait qu’elle chambrait avec des inconnus, puisque les deux papa poules auraient été contre, c’était sûr. C’était même pour dire, Ryuka n’était pas plus vieux que Florian, mais allez savoir, celui-là elle préférait le voir comme un ami qu’un parent de suppléance.

«Oh non, pauvre Newton» dit elle en esquissant un mouvement dans sa direction, puis s’arrêtant; Newton restait un pokémon inconnu, elle ne l’avait vu qu’une seule fois; valait mieux ne pas le gratouiller sans savoir s’il aimait ça. «Newton, il est comment avec les étrangers?» demanda Skye avant de lever la tête, toujours accroupie; «Ah, c’est vraiment gentil Florian, mais te dérange pas trop pour moi hein-» ça sonnait moins comme une politesse d’usage, et plus comme une requête. Certes, Skye avait de la personnalité pour dix, mais au fond d’elle il y avait une gamine timide qui avait peur qu’on la rejette parce que trop difficile, et elle avait vécu suffisamment de rejet pour aujourd’hui. «Je vais définitivement prendre ton offre de m’installer, par contre» dit-elle en riant un peu, mais sur son visage c’était le soulagement qu’on pouvait lire; ses épaules se décrispèrent un peu, et elle s’excusa auprès de Newton pour partir à la recherche de cette chambre d’invité.

Elle qui n’avait jamais vécut avec grand-chose, elle était assez surprise de constater que la «chambre» d’hôtel était si spacieuse -on aurait dit l’appartement qu’elle partageait avec ses deux sœurs et ses parents! Par politesse elle se retint de faire quelconque commentaire sur le fait : après tout Florian possédait un grand hôtel, c’était logique qu’il ne vive pas dans un une pièce et demi! Le pire dans tout ça, c’était qu’avec le salaire que lui touchait Odyssey, Skye aurait pu ne manquer de rien : mais elle avait une responsabilité envers ses frères et sœurs d’infortune, et fallait bien payer pour leurs études, comme Marshal avait fait pour elle auparavant. C’était d’ailleurs une des raisons qui avait précipité son retrait des bancs d’école pour la précipiter vers le marché du travail, bien qu’elle avait soutenu à Marshal lors de nombreuses confrontations que l’école n’était tout simplement pas faite pour elle. C’était vrai; mais pas que.

Ayant trouvé la chambre d’ami, comme l’avait appelé Florian, elle posa ses maigres possessions; elle n’avait pas apporté toute sa valise avec elle, cette dernière étant donc restée dans la chambre avec les trois autres. Disons que la couturière était partie assez rapidement…

Voilà qu’en sortant de la chambre, son oreiller et les friandises toujours en main parce qu’elle se souvenait que Florian avait mentionné un certain film d’horreur, elle fût accueillie par des bras grands ouverts. Elle ne fini même pas de l’écouter qu’elle avait déjà passé ses petits bras autour de sa taille et enfouit son visage dans son torse, le serrant bien fort. La grande inspiration qu’elle prit ensuite la fit trésailler légèrement; avec tant d’amour, enfin, d’affection, il n’était plus question de pleurer.

«Oh, tu sais» dit-elle alors qu’elle savait pertinemment qu’il ne pouvait pas savoir, aussi se reprit-elle :«C’est le CostumeCon en fin de semaine, j’avais une chambre avec d’autres mecs, mais ils ont décidés qu’ils étaient pas à l’aise avec ma présence, simplement, enfin, comme je suis une fille aujourd’hui» ah ouais, enfin, c’était pas si simple que ça, et ils devaient avoir leurs raisons, mais elle, elle s’en fichait. Ses yeux se posèrent sur la délicatesse arrangée par Florian, et un rire mi-amusé, mi-nerveux la secoua avant qu’elle ne lui rende possession de son corps. «C’est gentil, et loin de moi l’envie de refuser, ça a l’air délicieux, mais… tu sais, enfin, c’est comme avec les petits enfants, si tu me donnes du sucre et du chocolat, je risque pas de pouvoir dormir de suite, t’es sûr de vouloir t’embarquer là-dedans?»

Je savais que ces attentions lui feraient du bien mais je ne pensais pas qu'elle me sauterait dans les bras de la sorte, j'en suis quelque peu embarrassé. Je n'ai jamais vraiment donner de câlin à une fille non plus alors mes pommettes prennent rapidement une teinte pivoine. Cependant lorsqu'elle explique la vraie raison de sa présence improviste, il y a un truc que je ne suis pas sûr de saisir. Elle est une femme aujourd'hui… Elle veut dire qu'elle est née biologiquement en tant qu'homme ? Voilà qui est intéressant, je ne l'aurais pas soupçonné, ou alors je me trompe complètement, il faut savoir que mon éducation sexuelle ne fut pas des plus enrichissantes. Mon tuteur n'ayant jamais réellement touché le sujet et mes parents ne m'ayant jamais trop parler de la chose, pareil comme Duncan.

- Je ne sais rien sur ce genre de choses à part quelques propos des clients de temps à autres, mais peut importe ce que tu es, moi ça ne me fait ni chaud ni froid au final, tant que tu reste une personne respectueuse. Je dois dire elle ou il au fait ?

Il est vrai que j'ai peur de sa nature enfantine que j'ai déjà eu l'occasion d'entrevoir rapidement la première fois que je l'ai rencontrée et brièvement aujourd'hui aussi. Mais je ne pourrais pas l'empêcher de relâcher son fou de toute façon alors pourquoi ne pas y aller dans la même direction et régler les problèmes quand il y en aura.

- Tu veux dire que tu n'aurais pas déjà dévoré les friandises que tu as amenées avec toi ? Je ne pense pas que tu t'en serais priver pour moi, je me trompe ? L'important c'est que demain je vais relaxer alors je peux me permettre le boucan que tu vas faire et tes adorables enfantillages pour une nuit.

Après tout, je ne pouvais pas non plus me plaindre des bruits nocturnes alors que je travaillais dans un hôtel. En y réfléchissant ce son même eux la seule et unique source ressemblante à une éducation sexuelle que j'ai eu dans la vie, autant bien la chérir un minimum malgré le dégoût que cela m'apporte quand il m'arrive de les entendre et de devoir appeler une chambre pour demander que ça se calme car il y en a qui veulent dormir et que j'ai pas envie de faire sortir des gens à poil moi. Surtout que si ce genre de choses escalade, c'est exactement ce qui peut aller dans les journaux et me faire perdre mon poste.

Je soupire doucement, même quand je ne suis pas en train de travailler je travaille. Je suis vraiment un cas désespéré. Pas étonnant que je n'ai jamais eu le temps de penser à devenir un dresseur ou à m'entraîner, chaque minute de repos et de plaisir que je m'accorde, je me sens mal par après car j'ai l'impression de décevoir mes parents et je redouble ensuite les efforts pour l'hôtel, c'est pratiquemment une maladie.

Je m'assis alors sur le petit canapé près d'elle et remets la couverture sur moi avant d'y glisser Newton qui s'y couche en boule, tout emmitouflé sur mes jambes, quel petit bébé celui-là, je l'adore. Je le caresse un peu en reprenant la télécommande et regarder du coin de l'œil Skye.

- Je peux reprendre mon délire ou préfères tu quelque chose de plus… doux ou alors drôle ?

«Eum. Continue comme tu faisais» lui glissa-t-elle comme forme de réponse; «aujourd’hui c’est les pronoms féminins. Mais parfois je suis un homme, alors on utilise les pronoms masculins. Habituellement il suffit de demander pour savoir, et dans le pire des cas je reprends les gens. Enfin, j’ai l’habitude. finit-elle en se glissant hors de la protection des bras offerts; fallait pas abuser des bonnes choses, et elle était un peu mal à l’aise de devoir s’expliquer comme ça, pas à cause de l’explication elle-même mais plutôt, comme toujours, parce qu’elle avait peur de froisser par sa simple existence. Parce que parfois on agissait comme ci quand elle était une fille, et que l’annonce de sa masculinité potentielle, temporelle, éphémère, faisait qu’on avait ensuite l’envie d’agit comme ça. Comme les câlins par exemple; se faisait-on des câlins de réconfort entre mecs? Trop peu souvent, à son avis de bébitte d’affection.

«a respect c’est important» hocha-t-elle de la tête, «et quand on y pense, surtout pour des métiers comme les nôtres, où on doit interagir avec une clientèle. Je te dis pas combien ça me fait étrange de pas te vouvoyer… mais je me disais que dans ce cas-ci ça ne serait pas approprié» fit-elle d’une petite voix. Puis, avisant les paquets de bonbons, elle les posa sur la table basse du salon, enn eut un petit rire; allait-elle lui avouer? Oh, et puis, tant qu’à être sur le sujet… «Ouais, bon, les bonbons étaient pas prévus, de base. Je les ai subtilement subtilisés en ramassant mes affaires vite fait. Ça n’équivaudra pas à ma partie de la chambre, mais euh, c’est mieux que rien, et si ça peut leur casser les c-»

Elle toussote.

«Si ça les dérange, c’est encore mieux» se reprit-elle finalement. Certes, voler des friandises c’est pas glorieux, mais mettre quelqu’un dehors en pleine nuit, c’était vraiment pas mieux! Elle s’offusqua pour la forme; on pouvait voir son sourire qu’elle ne pouvait pas maitriser alors qu’elle protestait. «Mes adorables enfantillages? Suis-je si gamine?» c’était tout juste si elle ne tapait pas du pied pour feindre encore mieux; mais plutôt elle éclata de rire; après tout, c’était vrai qu’elle était très gamine. Faut profiter de la vie, et aussi du temps libre hors du travail. Parce que oui, Skye avait quand même de grosses responsabilisées et elle était limite workaholic, comme Marshall depuis qu’il l’élevait. Même cette convention, qui aurait dû être un moment de détente, elle allait la passer à faire du networking, à présenter ses nouveautés niveau cosplay, bref, elle avait travaillé fort pour en arriver là et elle travaillerait fort tout au long de l’événement.

C’est donc, entre autre, sans grand étonnement qu’elle fera l’aller-retour matin et soir s’il le faudra, à partir de demain (parce que non, quand même, elle avait pas l’intention de squatter chez Florian deux jours de suite). Tout ça pour dire, Skye c’était un peu l’incarnation de Work hard, Play hard.

Skye ne manqua pas le soupir de Florian, et leva vers lui ses yeux de biche, lui demandant silencieusement ce qui n’allait pas. Elle ne voulait pas, pouvait pas l’obliger de s’expliquer, mais son regard disait tout, surtout : est-ce moi qui te cause du soucis? Évidemment que oui; mais elle espérait. Que non, que c’était autre chose, que peut-être il avait eu une longue journée aujourd’hui. Il glissa sa couverture pour s’y cacher, ne laissant dépasser que sa tête, et ça fit doucement sourire Skye, qui s’était installé sur l’autre bout du canapé (logiquement). Elle, elle installa son vieil oreiller tout dégeu sur le coude du canapé pour se pencher dessus avant de tendre la main et d’attraper la tasse de chocolat chaud. Elle prit une gorgée en fermant les yeux; c’était tout simplement décadent! Elle qui n’avait pas l’habitude des petits excès se retrouva à cligner des yeux rapidement, comme si elle se demanda si elle rêvait.

«Vas-y» lui dit la couturière; après tout s’il voulait regarder un film d’horreur, il en avait le droit. «Mais si ça t’embêtes pas, je vais sortir mes pokémons aussi. J’aime pas trop les laisser dans leur balle, et puis ils me rassureront si j’ai peu. Ce qui reste d’arriver, je suis assez peureux… Ce sont de petits pokémons, ils ne devraient pas prendre beaucoup de place!»

Après son explication, je suis surpris, je ne pensais pas qu'un tel concept existait. Néanmoins, loin de moi l'idée de discuter les sentiments d'autrui. Encore moi vis-à-vis de leur identité de genre, ça ne change strictement rien à ma vie ou ma perception d'elle. Je ne fais donc que hausser les épaules avec un air dégarni de jugements.

- C'est important de ne pas laisser les autres te décourager d'être toi-même. Sache que si jamais j'entends quelqu'un parler en mal de ton identité devant moi, ils vont être bannis de mon hôtel, je n'accepterai pas ce genre de discrimination par ici.

Elle a chiper les bonbons en guise de représailles ? Cette idée me fait pouffer de rire sans retenue, elle était bien comme une gamine oui, mais je ne pouvais qu'aimer cette façon de penser avec légèreté et simplicité. J'aurais sans doute fait la même chose, une revanche subtile pour éviter la confrontation, incapable de me fâcher trop fort ou d'être pris au sérieux.

- Ça aussi c'est une punition qui me semble adéquate. Pas d'acceptance, pas de chocolats.

Je n'ai jamais vraiment réfléchis à me propre identité de genre ou sexuelle moi-même, je n'ai jamais douter d'être un homme et mon manque complet d'expérience a fait que je n'ai jamais vraiment penser aimer autre chose que les femmes. De ce fait, je ne peux pas imaginer les difficultés qui viennent avec le fait d'être différent des normes instituées par la société, ça me semble être un défi insurmontable et j'ai maintenant un nouveau respect pour Skye et son courage incroyable. Je me sens très petit tout d'un coup, à côté j'ai toujours eu tout cru dans le bec et je n'ai jamais eu de vrais problèmes, surtout que je vis très confortablement depuis… depuis ma naissance en fait.

- Je ne peux qu'imaginer la souffrance de ne pas être acceptée par la société, tu as mon support et mon admiration.

Elle me demande pour sortir ses pokémons, impossible pour moi de cacher alors mon excitation. Mes yeux s'illuminent d'une lointaine étoile. La distante lumière radiante d'un rêve endormi depuis des années, mais loin d'être mort. J'ai toujours eu cette admiration inextinguible pour la vie de dresseur, l'incroyable sujet des pokémons et leur entraînement et l'esprit de compétition qui accompagne les évènements et les arènes. Je passe donc de l'homme déconfit au gamin rêveur dans la prunelle et je passe proche de me lever avec énergie simplement par pure anticipation de voir ses petites créatures, de véritables joyaux de la nature. Oui car il fallait savoir que je suis encore et toujours un sacré pousse vert, ma piaule est décorée de plantes en tout genres.

Moi qui avait pousser le bouton "play" je remets aussitôt le film en pause et mon regard se plonge sur Skye avec intensité, lui dévoilant ainsi sans trop de difficulté la nouvelle passion qui habite mon être.

- Tu aurais dû commencer par là, je t'aurais laissé rentrer tout de suite ! Ils sont comment tes petites bêtes ? Non attends ! Laisse moi deviner, tu aimes les pokémons des jolies… fées ? Ou alors t'es plutôt fan de majestueux dragons ? AAAAAAH j'en peux plus déjà, fait juste me montrer tes copains !

Moi même j'espérais plutôt voir un ou deux de type plante ou spectre, vu que ce sont mes préférés de loin, mais je pouvais me ravir de n'importe quel petit monstre.

Ses lèvres esquissèrent un mouvement, mais aucun son ne sorti de sa bouche; sa main s’était doucement posée sur le bras de Florian; elle était visiblement émue, sans mots. Si ses yeux s’étaient embrumés, son sourire lui était radieux. « C’est très gentil de ta part, Florian. Je ne connais pas beaucoup de gens qui seraient près à aller jusque là, parfois même de très bons amis. Ce n’est pas tout le monde qui sait trouver les mots ou poser les gestes pour aider; espérons simplement que tu n’aies jamais à en venir à ça, mais… » Elle s’arrête, pensive, hésitante. « Je te dis pas ça pour faire pitié, mais, faut que tu comprennes »

L’emprise sur son bras se fait plus insistante, mais elle ne s’en rend pas compte; son corps s’est simplement crispé légèrement en se remémorant ce souvenir désagréable. « Mes parents m’ont mis dehors pour ça. J’étais encore trop jeune pour vivre seul et travailler, c’est une autre personne queer qui m’a aidé à finir mon bout d’école. Tout ça pour dire, le monde peut être cruel. Je suis heureuse que tu ne sois pas un de ceux-là » Elle lâcha son bras, s’étira et puis rit bien fort, comme à son habitude. Skye ne faisait pas souvent dans le subtil. « L’adage c’est pas plutôt «pas d’bras, pas d’chocolat»? En tout cas j’aime bien mieux ta version »

Un second rire la fait se tordre sur place, un bras autour de son ventre alors que l’autre tapait ses cuisses; « Ah oui, parce que tu songeais à me laisser dehors? » souffla-t-elle. « Eh bien, heureusement pour moi que tu as ouvert la porte. Et que j’ai plein de pokémons. La prochaine fois je te les présente tous, ça commence à faire pas mal de monde à l’entrepôt. » Elle se leva, pouffant de rire à nouveau, un rire tout naturel, mais pas moqueur du tout. Elle se laissa glisser jusqu’à la chambre d’invité (les chaussettes sur les parquets, ça glisse!) et avisa son sac à dos, sortant les petites pokéball qu’elle avait apporté avec elles; les plus petits de ses pokémons, ceux qui ne pouvaient pas être laissés sans surveillance. Elle revint rapidement au salon (toujours en glissant sur ses chaussette, la gamine).
Elle avait cessé de rire, mais l’excitation passagère de Florian lui avait été transmise; elle vint se flanquer tout juste à côté de lui sur le sofa, oubliant que les gens avaient une bulle personnelle, et leva la première pokéball dans les airs, pour regarder quelque chose en dessous; là, juste en dessous, elle avait mis un autocollant pour l’identifier. Celle-ci avait un petit cœur, et puis l’autre d’à côté une étoile, et ainsi de suite. Avisant une pokéball avec un autocollant de balle de laine, elle dit finalement; « Alors en premier, je te présente Kitty! Elle est très douce et joueuse, donc n’hésite pas à la l’appeler pour la flatter si tu veux, elle adore tout le monde! »

Joignant le geste è la parole, Skye ouvrit la pokéball; voilà qu’en plein milieu du salon se matérialisait Kitty, son Skitty. Elle était tout simplement adorable avec ses petits miaulements; elle s’étira de tout son long avant de s’approcher d’eux, reniflant l’air en détectant la présence de Newton. Elle vint se frotter contre les jambes de sa maitresse, puis de Florian; c’était pour elle très important de laisser ses poils sur tout le monde! « Newton est-il à l’aise avec les autres pokémons? » glissa-t-elle finalement, toujours en train de regarder les autocollants sous ses pokéballs.

« Voici mon autre petit bébé, Doudou. Faut faire attention, elle a un corps très élastique et si tu fais pas attention elle va se mettre à rebondir partout. Et quand je dit attention, je devrais plutôt dire si tu lui donnes pas de l’attention. C’est une vrai star celle-là, faut pas la froisser»

Une autre pokéball qui s’ouvre, sur un Toudoudou bien rose et bien rond. Tout de suite, elle vient grimper contre les jambes de Skye, qui le met sur le sofa entre elle et Florian, lui donnant tout le loisir de venir jacasser dans leurs oreilles. Au moins, elle avait une voix douce… Skye continua sans s’arrêter après avoir tapoté le sommet du crâne de Doudou; Kitty, elle, était en train de faire le tour du salon pour se faire à cet environnement. « La prochaine, c’est mon tout premier pokémon! Elle s’apelle Pruï-Pruï parce qu’elle fait ce ruit là quand elle parle… c’est un tout petit bébé de rien, elle va probablement juste venir s’installer sur le sofa pour dormir. Ma voisine dit que c’est une profiteuse… »

Troisième pokéball qui s’ouvre sur une petite togepi qui roule un peu dans le salon avant de finir par lever ses petits bras vers Skye pour qu’elle la soulève et la mette sur un coussin, sur le canapé. Faisant tourner la dernière pokéball dans sa main, Skye expliqua la source de son malaise; « La dernière balle, c’est Lily… il est très farouche. Je suggère de le laisser se planquer sous un meuble jusqu’à ce qu’il se soit calmé, c’est plus sage. »

Et puis, finalement, arriva Lily l’Evoli, qui comme de fait fit des petits yap-yaps stressés en découvrant son nouvel environnement, et qui se faufila derrière le téléviseur pour les observer tranquillement, non sans avoir envoyé un grognement dépréciateur à Skye pour lui indiquer son mécontentement.

« Voilà, c’est tout! » fit-elle rassemblant tout son petit monde sur ses genoux, tant bien que mal. Pour la peine elle se retrouva à enfin laisser un peu d’espace entre elle et Florian, espace qui fut vite investi par les bébés pokémon qui, curieux, se retenaient de ne pas carrément sauter sur Newton pour l’inviter à jouer dans les pattes de leurs dresseurs.

D'emblée, ce que me raconte Skye me dégoute complétement, il m'est absolument impossible de concevoir l'abandon de son enfant. Comment peut-on créer quelque chose d'aussi beau et précieux que la vie elle même et ne pas vouloir la protéger jusqu'à son dernier souffle. Quelle horrible réalité ce serait de ne pas être accepté pour ce que l'on est par sa propre famille, ça me fait un peu penser à mon rêve que j'ai réprimé pour satisfaire, cependant je ne sais pas si ils auraient été jusqu'à me foutre à la rue pour empêcher la poursuite de mes ambitions…

- Je ne peux pas imaginer la douleur de cet évènement et tout ce qui a suivit depuis, mais nous ne sommes pas si différents que cela toi et moi. Moi aussi j'ai dû faire des sacrifices pour ma famille et j'ai des regrets, j'ai abandonné mon rêve tu sais ? Je n'ai jamais voulu devenir le boss de cet hôtel à la base.

Ensuite je vois ses pokémons un après l'autre, ils sont tous magnifiques et j'avais semi raison, sa préférence tend vers les pokémons fée de ce qu'il parait, ou alors des pokémons normaux donc certains qui viennent du groupement œuf féerique. J'ai eu le réflexe de penser cela surtout parce que souvent ce sont les pokémons les plus mignons et ça colle parfaitement avec la personnalité de Skye, de ce que j'ai pu en voir jusqu'à maintenant.

Je sens mon tortipouss frémir d'impatience à l'idée de se joindre aux nouvelles bêtes qui se promènent tout près, étant très joueur et habitué de côtoyer des pokémons de tous les types et toutes les tailles, il s'entend bien avec la très grande majorité d'entre eux. Un peu comme moi d'ailleurs qui a envie de presque sauter de joie et d'aller donner de l'amour à tous ses petits boutchous.

- Bien sûr que Newton il aime les pokémons.

Dis-je en rigolant

- Il en voit tous les jours et il joue très souvent avec eux tous !

Je le laisse sortir de la couverture en le déposant sur le sol du salon et il fonce jouer avec ses futurs copains, rapidement on peut voir la petite bande s'amuser à des petites batailles de mordillage et de lichettes affectueuses. Je pousse un gloussement cristallin d'enfant et je me ravisant d'interrompre leurs douces bagarres, me disant que je pourrais en caresser quelques uns plus tard.

- Ils sont tous trop mignon, je te reconnais bien là. J'avais donc raison en disant que tu aimes les pokémons fée mais je vois que tu as encore plus d'amour pour les type normal, je rêve justement d'avoir un snorlax à mes côtés depuis tout petit, surtout parce que mon père en avait un et que c'est le symbole du logo de l'hôtel comme tu as sans doute dû le remarquer.

Je revois dans ma tête une ribambelle de pokémons que je rêves d'avoir, ou au moins rencontrer ne serait-ce qu'une fois, la plupart je les ai déjà vus passer dans mon établissement mais je n'ai pas souvent eu la chance de les rencontrer officiellement.

« c’est vrai que ça serait bizarre qu’il n’aie pas l’habitude » en convint Skye, remettant ce que Florian lui avait dit à plus tard; il avait des choses à dire sur le sujet, mais l’arrivée intempestive de ses petits pokémons, elle, ne saurait attendre, surtout pas vu l’air que l’hôtelier affichait! Son excitation était palpable, et très communicative; il n’en fallut pas plus pour que la cosplayeuse retrouve son entrain et son énergie habituels, et ce malgré d’un côté sa tristesse quant aux événements récents, et de l’autre la retenue dont elle essayait de faire preuve, sachant que Florian lui-même n’avait pas l’habitude « Mais ne sait-on jamais! Et je suppose que les humains, ça va aussi? Je demande parce que- » et voilà, la voix de Skye montait dans les aigues alors que Newton sort de la couverture pour aller rejoindre ses pokémons. La cosplayeuse Investi l’espace entre eux deux à nouveau, maintenant que les petits pokémons sont en train de jouer sur le sol du salon, avant d’attraper son bras comme s’il allait fuir autrement. « -moi mon rêve, c’est de gratter le crâne du plus d’espèces de pokémon possible! » avoua-t-elle en riant.

Dans le salon, ça se tiraille un peu pour avoir l’attention de Newton; normal, c’est un nouvel ami et tout le monde est plutôt excité, même que si ça continuait peut-être que les voisins allaient se plaindre, quoique Skye ne savait pas quel était l’état d’insonorisation du salon. C’était un hôtel après tout, ça devait pas être si mauvais? Skye avait la chance d’avoir hérité de la seule vrai pièce de l’entrepôt (à lire : la seule qui avait des murs et une porte), la faute de sa machine à coudre qu’elle faisait rouler même tard la nuit alors que les plus jeunes devaient aller à l’école le lendemain, mais elle avait l’habitude qu’on vienne frapper à sa porte parce qu’elle faisait trop de bruit au milieu de la nuit.

Skye, surprise, perd contenance et relève rapidement les yeux pour fixer Florian, l’air de ne pas savoir quoi dire. Elle hésite entre faire la blague et simplement relever ce qu’il vient de dire, et plus elle y pense, plus en devient rouge. Elle qui tentait de sa la jouer sur l’humour pour faire passer le commentaire comme si de rien n’était, voilà qu’elle n’était pas très convaincante au vu de ses bredouillements. « ah, parce que comme ça, je suis mignonne? »

Enfin, c’était pas tout à fait ce qu’il avait dit, juste qu’il trouvait ça normal qu’elle ait des pokémons mignons, mais elle avait le droit de se flatter l’égo et de se tromper sur le sens de la phrase. Alors que sa dresseuse détournait le regard, Lily se décida finalement à investir le salon pour imposer sa loi : on s’amusait, certes, mais on ne sortait pas les griffes et on laissait la chance à Newton de respirer un peu. C’était fou comme il pouvait imposer de sa minuscule présence; lui, il relevait les yeux vers sa maitresse pour qu’elle voit comme il avait bien fait, mais dès que son regard se posa sur lui, puisqu’elle ne pouvait pas continuer de supporter le regard de Florian, Lily, lui, détourna la tête comme pour prétendre qu’il n’avait jamais regardé dans sa direction, le petit comique. En tout cas maintenant ça continuait à jouer, mais à niveau sonore moins inquiétant.

« Un Snorlax? » releva-t-elle finalement en retournant son attention sur l’hôtelier, « Ils sont tellement mignons avec leurs petites oreilles. » Voila qu’elle posait ses deux mains sur son épaule, énervée comme pas possible. Vraiment, aucun respect de son espace vital et personnel ici. « Moi je rêve tellement d’avoir un cleffa… ils sont tellement mignons avec leurs petits corps roses et leurs grandes oreilles brunes, et que dire de cette grosse mèche de poil sur le sommet de leur tête- »

Ah; cette phrase n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, et ici on ne parlait pas de Florian (quoiqu’il n’avait pas pu manquer ça, lui non plus); Toudoudou, manifestement offusquée du fait que sa dresseuse ne parlait pas d’elle comme le meilleur des pokémons qu’elle ait jamais eu la chance de rencontrer, était en train de se gonfler d’air jusqu’à presque doubler de taille, avant de se mettre à rebondir contre le plancher pour s’élever à leur niveau. Skye, riant, l’attrapa au vol avant de lui faire un gros câlin, la forçant à se vider de tout cet air avant qu’elle ne se mette à briser un truc. « J’espère que tu en aura un, un jour » avança-t-elle en lui souriant gentiment.

Pourtant, ce qu’il lui avait dit plutôt lui trottait dans la tête. Comme quoi il aimait tellement sa famille qu’il avait abandonné ses rêves pour reprendre l’Hôtel; ça devait être beaucoup de boulot, alors. « Florian » dit-elle en lui mettant Doudou dans les bras, « Elle est ton problème maintenant »

Eh oui; Skye avait quand même le bon sens de ne pas lui faire de câlin, en tout cas pas sous la couette, sur le canapé. Pas qu’elle ça la dérangeait tant que ça, elle avait l’habitude à la maison, mais elle se doutait bien que c’était pas la même situation pour Florian, et elle préférait éviter les quiproquos. « J’avoue que ça fait plutôt drôle, de penser que la maitre e l’hôtel ne possède pas le pokémon emblème! Promis, si j’en trouve un dans les gatcha, je te le donne! Parce que je suis une chouette fille, mais aussi parce que j’aurais nulle part où mettre ça à la maison! » ajouta-t-elle en riait sans retenue. Elle s’étira pour attraper sa tasse de chocolat chaud, fermant les yeux pour en prendre quelques gorgées; c’était bien chocolaté et bien sucré. Quand à sa tranche de gâteau au fromage, c’était vraiment surprenant qu’aucun des petits pokémons ne l’ait vue (et n’aie tenté de la bouffer, par la même occasion) aussi se dépêcha-t-elle de remplacer la tasse par l’assiette dans ses mains, en prenant une bouchée, puis deux, puis trois.

« Mmmmmmmmmmmmmmmm le gâteau au fromage c’est trop bon! » explosa-t-elle quelques moments plus tard, la main sur la joue pour ponctuer ses dires. « C’est toi qui l’a fait? Ou tu l’as acheté? Où? Ah, attend- »

Et donc, sans plus attendre, elle reposa l’assiette à côté de la tasse, se leva et… se dirigea sans gêne aucune dans SA cuisine pour ouvrir les armoires une à une, avant de revenir avec un grand bol dans lequel elle s’évertua à ouvrir les paquets de gummies, certains sucrés, certains acidulés. Une fois cela fait, elle se releva, sa voix se perdant vers le chemin de la cuisine alors quelle s’en allait jeter les emballages de plastique.

La plupart des gens seraient surement inconfortables avec l'invasion de Skye et bien que je ne l'aurais normalement été avec des inconnus, je ressens une connexion immédiate avec elle. J'espères que nous serons de bons amis et que ce n'était pas qu'une simple soirée unique, que Skye utilisait pour avoir un lit pour dormir et s'enfuir en trombe pour ne jamais revenir après. Car tristement, j'ai déjà vu et vécu le passage des profiteurs chez moi juste pour un lit, c'était un hôtel de renom quand même alors il ne fallait pas s'en étonner qu'un ou deux indésirables ne s'essayent à me manipuler pour un gain personnel. Le pire c'est que je me faisais toujours avoir car je préfères voir le meilleur en chacun.

Sur une note plus positive, j'ai une bonne impression de Skye, je pense qu'elle peut devenir ma première vraie amie peut-être avec un peu de chance. Surtout qu'elle a l'air d'elle aussi aimer beaucoup les pokémons, sa joie enjaille même la mienne et je ne peux pas empêcher mon sourire de revenir en force.

- Bien sûr que t'es mimi, mais pas autant que tes pokémons ! Le pokémon étoile hein ? Je suis d'accord qu'il t'irait comme un gant et je te souhaite d'en trouver un. C'est vraiment un spécimen magnifique.

Elle me retourne mon souhait ce qui est touchant mais je suis dans le malheur de dire que j'ai peur des gatchas, quand j'en vois je blêmit en me souvenant de mon vieux rêve alors je tends à m'en garder éloigné. Le seul que je vois parfois est celui dans lobby de l'hôtel certifié par l'Odyssey. Je n'y touche jamais et j'essaies d'éviter de la regarder même. Quand il y a le moindre problème, j'appelles un réparateur sans même aller oser y toucher. Je sais que sinon je serais tenté d'acheter des pokémons et que je m'en ferais ainsi violence.

Bon, il faut aussi dire que je ne veux pas que mon petit Newton soit jaloux et que je suis fauché récemment avec toutes les dépenses que j'ai dû couvrir pour l'hôtel qui a souffert lors du changement de boss depuis la mort de mes parents.

Elle dépose le pokémon bouboule sur mes genoux et je rayonne alors instantanément de mille feux, oubliant mon malaise par rapport aux gatchas. La petite rose rebondit doucement de petits sauts sur mes genoux jusqu'à s'approcher de moi pour me faire un micro câlin. Je me sens fondre tellement c'est mignon comme scène, Doudou a surement senti la tristesse intérieur qui me dévore. Sinon elle est juste très affectueuse, dans tous les cas ce n'est pas de refus, j'en ai besoin. Je lui caresse doucement la tête et je la sens devenir toute mollasse, elle doit vraiment aimer ça alors je continue lentement, grattant parfois derrière ses oreilles.

- Elle, un problème ? Je dirais plutôt un incroyable cadeau, même que je suis aux anges !

Me donner un snorlax, alors là j'aimerais bien lui dire oui et me réjouir juste avant de le faire je me rends compte qu'accepter une telle chose serait égoïste, surtout en sachant que Skye préfère les pokémons de type normal et qu'elle vient d'avouer trouver snorlax tout mignon.

- C'est gentil Skye mais non, je préfères que tu le garde pour toi si t'as la chance d'en obtenir un. Un jour j'aurais peut-être assez de courage pour acheter des pokémons aussi et quand ce sera le cas, peut-être que j'aurais un snorlax. En ce moment je dois simplement passer au travers des démons qui me hantent. C'est mon combat.

Mon cheesecake fait son effet auprès de Skye, mon égo est flatté dans le sens du poil car oui, je l'ai fait moi même. Je cuisine pas mal dans mes temps libres. Par plaisir et pour avoir un sens d'accomplissement qui me manque souvent.

- Ouais, je l'ai fait, si tu veux je pourrais te montrer la recette un jour, j'ai aussi plein d'autres recettes en réserve si tu veux !

Elle ramène deux bols et y mets des friandises. Je les protège des pokémons curieux en attendant son retour et quand elle se pose j'attrape un jujube que je lance en l'air pour ensuite l'attraper dans ma bouche.

« Mais puisque je te dis que je ne pourrais pas le garder! » dit-elle en lui faisant une pichenotte aérienne; loin d’elle l’envie de lui faire mal, même juste un peu, alors pas de contact avec lui. Elle trouvait un peu étrange le fait qu’il parle de courage; pour elle acheter un pokémon n’avait rien de courageux, c’était même un grand plaisir de la vie, et elle y avait même initié d’autres membres de sa famille adoptive. Elle lui sourit doucement, l’observant de ses grands yeux curieux. C’était son combat, certes, mais dans la vie une charge partagée était une charge à moitié oubliée. Tournée ainsi vers lui, elle accota sa tête contre le dossier du canapé, l’air pensive dans la capuche de son onesie de pikachu. Elle ne dit rien; qui était-elle pour lui dire quoi que ce soit à ce sujet? Elle-même avait plusieurs choses à régler dans sa vie, mais elle préférait largement faire l’autruche quand venait le temps de gérer ses propres problèmes.

« Bon à marier » dit-elle en riant; semblerait que ce n’était pas ce soir qu’ils auraient de grosses discussions de vie. Après, valait peut-être mieux cultiver leur amitié en premier. « J’adorerais apprendre! Quoique c’est pas à la maison que je vais avoir… le temps… » se reprit-elle au dernier moment; valait mieux pas ne finir cette phrase par quelque chose comme la possibilité monétaire d’obtenir les ingrédients. À Hadès, c’était une phrase toute simple à dire, puisqu’après tout la pauvreté y était relative, mais ici… non; et puis elle détestait faire pitié. Au final elle ne manquait de rien dans la vie, surtout pas d’amour! « D’en cuisiner. Tu m’étonnes, déjà, de l’avoir toi-même! Ça doit pas être évident sur le temps libre, gérer un hôtel- »

Et puis, elle capta. Enfin. Ses yeux s’ouvrirent grands et sa bouche s’arrêta dans un « oh » très bref, puis elle repris, contrite; « Je suis en train de te voler un rare moment à toi, pas vrai? » Elle n’osa pas ajouter le petit désolée qui trainait dans son esprit; après tout il avait l’air si heureux de faire des papouilles à Toudoudou que s’aurait été criminel de s’excuser, pas vrai? Elle l’observe lancer un jujube en l’air, facilement émerveillée. Elle n’a jamais fait ça, elle, attraper une friandise de la sorte, et là elle voulait essayer! Elle l’imite, attrape un jujube et le lance en l’air, le réceptionne avec son nez. Le reprend de justesse, le relance, le reçoit en plein dans l’œil. Plutôt que d’être vexée, la voilà qui rit sans retenue « semblerait qu’en plus des cours de cuisine, il me faille un sérieux rattrapage en maniement du jujube »

Ah; ça fait du bien, tout de même, de se sentir en sécurité; parce que c’était bien ce que sa présence ici lui inspirait, au final. Demain matin, il faudra qu’elle le remercie convenablement de l’avoir dérangé ainsi, pour lui avoir sauvé la mise, mais aussi pour le bon temps passé ensemble. Elle s’étira un peu, du bout des doigts jusqu’aux orteils, se retenant tout juste de bailler; il n’était là que sa fatigue habituelle, bien sûr. Elle se pencha et remis tout le petit monde qui s’était depuis un peu calmé sur le canapé, entre eux, et replia ses genoux sout son menton; évidemment, tout le monde essayait de grimper sur Florian! « Je vois que tu es très populaire ce soir » pouffe-t-elle de rire, à nouveau; elle était de bonne humeur, ça se voyait.

« Avec tout ça on en a oublié ton film » finit-elle par dire, observant tout son petit monde avec un sourire attendri sur ses lèvres. Seul Lily, son evoli, était resté par terre. Elle le crû caché sous la table basse, mais lorsqu’elle reposa ses pieds sur le sol, il vint carrément s’asseoir dessus, et son corps tout entier se figea alors qu’elle tourna très délicatement la tête vers Florian. « Lily… me touche » fit-elle, se faisant violence pour ne pas hurler sa joie sur tous les toits. Bon, dit comme ça, il devait rien y comprendre, mais elle ne le laissa pas longtemps dans l’ombre. « Moi qui commençait à avoir pour qu’il me détestait… semblerait que ma patience ait pas été vaine. »

Je la regarde en faisant une rapide danse des paupières devant mes yeux surpris, je me tiens assis près d'une femme bornée comme un enfant gâté, un vrai ptyranidur tout craché ! Bon, je suis quand même heureux de cette promesse, qu'elle se révèle être donnée en l'air ou pas et j'en suis touché. J'arrive donc même pas à éclater d'une rire doux et honnête en décoiffant doucement la tête de Skye de ma main.

- Tu veux me faire des pichenottes ne te retiens pas, je suis pas fait en chocolat mais bien en chair et en os ! Et puis au départ Newton me mordillait assez fort alors ce n'est pas ça qui va me blesser !

Suite à cela je pige une petite poignée de friandises sans gêne pour grignoter un peu, après tout je la logeais une nuit gratuitement et je la nourrissais de cheesecake par dessus le marché, autant bien y trouve mon compte un minimum, surtout qu'elle avait de base apporté les bonbons pour m'amadouer.

Je ne réponds rien au commentaire à moitié moqueur sur le fait que je sois un bon parti, non pas parce que je suis choqué ou insulté, mais plutôt parce que je n'espère pas rencontrer l'amour de ma vie dans ma situation, je suis déjà marié à mon métier minable qui me fait me sentir minable. Du coup le mieux que je puisse faire c'est un faible sourire en coin malaisé. Ensuite elle dit être intéressé mais qu'elle n'a pas le temps ? Non, j'ai l'impression qu'elle a hésité et je n'ai pas envie de la mettre au pied du mur alors je vais tenter quelque chose en espérant que ça changera son avis.

- Si tu n'as pas le "temps" chez toi, tu peux venir ici quand tu veux pour m'emprunter du mien, nous sommes des amis maintenant non ? Des amis ça s'entraide. Tu sais, moi aussi j'ai un emploi du temps chargé oui, mais quand aime quelque chose on peut se faire du temps pour le pratiquer. Il m'arrive souvent de délégué des choses pour me créer du temps, parfois je dois éteindre des feux dans ma cuisine plutôt que dans l'hôtel pour me permettre de supporter cette vie.

Je ne sais pas si ça aide ce que je viens de dire mais je l'espère de tout mon cœur, cette gentille Skye mérite de s'amuser un peu elle aussi quand même. Puis elle s'inquiète de me voler mon temps, je ne pourrais m'en fâcher surtout que je m'amuse en ce moment, avec les pokémons comme avec Skye. Ça me fait un grand bien que je ne peux mettre en mots, j'en pleurerais presque avec tout ce que cela représente pour moi.

- Ne te fais pas de soucis pour moi, je suis très heureux de t'accueillir avec moi et de t'inclure dans mon emploi du temps. En plus demain j'ai prévu de me reposer aussi alors tout n'est pas perdu !

Après elle pause les pokémons sur le canapé et mes yeux s'illuminent à nouveaux de milles éclats. Je suis véritablement choyé d'avoir autant de petites bêtes magiques chez moi. Pour ajouter bonheur à paradis, ils viennent tous me grimper dessus par curiosité, ils veulent savoir qui je suis.

- Bonjour les copains, moi c'est oncle Florian, vous êtes tous trop mignons ! Je ne saurais même pas dire lequel d'entre vous est le plus beau du monde !

Je les serres alors doucement contre moi dans un petit câlin de groupe et j'ai les larmes aux yeux, d'une part de bonheur mais aussi avec un once de culpabilité qui pèse sur mon cœur sensible. Je sens le jugement planer sur moi de mes défunts parents, la désapprobation, juste pour montrer de l'affection à des pokémons mis à part Newton. Je relâche donc l'étreinte après quelques maigres secondes, saisit par ce que Skye vient de dire.

- Laisse tomber le film, y'a des pokémons, c'est cent fois mieux ! Et comment ça tu pensais que Lily te détestait, il devait simplement être timide, t'es très gentille et je ne pense pas que ce soit différent avec tes pokémons, impossible qu'ils te détestent, si ?

Je prends Newton dans mes mains et le mets devant moi, il me regarde bêtement comme si j'était un extraterrestre et qu'il ne comprenait pas du tout ce que je lui faisais là.

- Tu veux bien aller voir Lily et faire copains avec lui ? Je sais que t'es fort pour aider les autres pokémons à se sentir à l'aise et sortir de leur carapace, un peu comme moi avec les humains, ça prend un timide pour en aider un autre non ? Je sais que tu as de quoi le faire car tu sais ce que c'est que d'avoir peur des gens.

Il semble avoir compris le message, son regard devenant presque animé par une détermination nouvelle. Je le dépose au sol et il s'approche alors doucement de Lily avant de se couche près de lui avec un petit sourire bienveillant. Il frotte doucement sa tête sur celle de l'évoli en symbole d'affection.

- Oh ? Je pense que ça marche…

Voilà; s’en était fini de l’espace personnel de Florian, entre les pokémons qui réclamaient de doux câlins et Skye qui vint se caller tout contre lui, enroulant ses bras autour du sien avant de poser sa tête sur son épaule. L’hôtelier était venu ébouriffer ses cheveux et elle avait un doux sourire; elle posa ses iris noirs dans les sens, hochant négativement de la tête. « Absolument pas, Florian » dit-elle en serrant plus fort son bras « Je ne veux pas te faire mal, même pas qu’un peu. Tu mérites mieux. Je suis pas du genre à faire très attention, je fais plein de bourdes et de faux-pas, mais si j’y pense c’est que c’est important. »

Elle s’arrêta dans son monologue avant de continuer; « C’est pas parce que t’es capable d’en prendre qu’il faut t’en donner » insista-t-elle. « Et puis c’est différent, les pokémons réagissent parfois comme ça parce qu’ils n’ont pas de mots pour nous parler. Newton était probablement juste anxieux, mais moi je ne le suis pas. En tout cas pas là, avec toi. Je- »

El s’arrête. Elle n’avait rien d’autre d’intelligent à ajouter, aussi ses lèvres se scellèrent pour un temps. Elle vit bien ce sourire malaisé qu’il lui donnait; mais n’avait pas la chance de pouvoir le comprendre, alors elle se contenta d’être là si il voulait lui en parler. Ce n’était pas grand-chose, mais le meilleur de ce qu’elle pouvait offrir. « Si nous horaire concordent un jour » finit-elle par lui répondre, exsudant de la joie à travers toutes les pores de sa peau, « Alors c’est sur qu’on devra le faire, promis » Maintenant qu’elle s’tait rapprochée, elle tapota gentiment le sommet du crâne de son Togepi, qui comme les autres s’était lové sur les cuisse de Florian. Ah; qu’il était bon d’être un bébé pokémon.

« T’es trop gentil, Florian » souffla-t-elle, un rire léger la secouant. « Si tu ne fais pas attention, je vais t’envahir. Je vais te texter des images de pokémons mignons tous les jours, et t’envoyer des photos de mes progrès en couture. » le menaça-t-elle gentiment. « Oncle Florian, hein? » Répéta-t-elle en pouffant de rire. « Faites attention les enfants, si vous faites pas attention il vous fera des câlins! »

Oui; Skye voyait souvent ses pokémons comme ses bébés, et c’est tout naturellement qu’elle considérait, comme il l’avait dit, que Florian pouvait être leur oncle. Ça faisait de lui le frère de Skye, à quelque part, et force était d’avouer que cette idée ne la déplaisait pas, elle qui avait deux sœurs biologiques auxquelles elle ne parlait plus, comme le reste de sa famille. Elle rit; il a raison, les pokémon c’est bien mieux que les films, à quelque part, surtout quand ils sont aussi mignons que ceux de Skye, pas vrai? Elle replaça le poids de son corps pour s’installer différemment, sans laisser aller le bras de Florian, avant de dire; « Peut-être que le mot détester est trop fort. Simplement, Lily semblait avoir eu pas mal de soucis avec des humains auparavant. Il est très protecteur des autres pokémons vis-à-vis des humains, et bref, je me suis fait griffer et mordre plus de fois que je pourrais compte. Alors de voir Lily sur mes pieds, c’est… »

Elle s’arrête, les larmes aux yeux. Elle ne savait que faire; mais Florian lui, le plus naturellement du monde, avait demandé à son petit Newton de bien vouloir amadouer Lily, ce qui ne prit pas de temps; un petit coup de tête plus tard et Lily frottait son visage contre celui de Newton, ravi de l’attention qu’on lui offrait. Ce que Skye aurait donné pour être un petit pokémon et devenir ami avec Lily… Mais pour le moment elle se contentera de sa présence comme réchauffe-pieds! Elle délaissa le paubre bras de Florian pour attraper puis terminer de boire le chocolat chaud, avant de s’attaquer à terminer le gâteau au fromage, s’assurant de garder une petite bouchée pour chacun des pokémons qui était avec eux, et à sa grand surprise Lily accepta d’en prendre une bouchée, au plus grand plaisir de Skye. Elle posa l’assiette sur la table basse, se promettant de faire la vaisselle plus tôt que tard.

Elle se calla contre Florian, en large bâillement étirant ses traits alors que la chaleur de la couverture et de l’hotelier l’endormaient un peu. Comme d’habitude elle avait eu une grosse journée, et la perspective d’un bon lit douillet était tout ce qu’il fallait pour l’amadouer, bien qu’elle n’eut aucune volonté de se lever et de quitter Florian ainsi. À la place elle préférait papoter tranquillement.

« Comment est-ce que toi et Newton vous êtes rencontrés? Moi, c’est Prui-Prui qui était mon premier pokémon! C’était il y a deux ans, pour fêter mes dix-huit ans en quelque sorte, j’y suis allé avec d’autres membres de ma famille d’adoption, personne chez nous n’avait de opkémon! Et jsute comme ça nos vies se sont vu bonifiées… quand j’ai vu la petite bouille de Togepi, j’ai su que le destin faisait bien les choses. »

C'est décidément une délicieuse rencontre que d'apprendre à connaitre Skye, je ne parle pas ici des friandises, du gâteau ou du chocolat. Ni même des pokémons que pourtant j'adore. Je suis simplement enchanté par la délicatesse d'une personne si gentille, c'est rafraichissant.

- Merci de ne pas m'avoir fait des pichenotte alors ! Tu sais, je ne le prendrais pas mal de recevoir des nouvelles de toi de temps à autres, surtout si c'est accompagné de pokémons mignons, je ne m'en plaindrais jamais, c'est clair.

Je ricane avec mon rire cristallin qui m'a accompagné toute la soirée, signe que je m'amuse réellement avec la compagnie d'une amitié fleurissante. Je frotte amicalement la tête de Pruï-Pruï qui commençait à somnoler et qui me fait alors une expression choquée l'espace d'un instant pour avoir briser son sommeil. Cependant mon rire contagieux la pique et elle a presque l'air aussi hilare que moi rapidement.

- Ouais, oncle Florian c'est le nom que beaucoup de dresseurs me donne à l'égard de leurs pokémons, surtout les gentils dresseurs avec lesquels je m'entends assez bien en fait. C'est à cause de ma tendance à chouchouter les petites bêtes qui passent par ici encore plus que leur maitre, je suis un vrai papa poule avec eux.

Mon amusement s'estompe à son explication de Lily et de son passé difficile, c'est vrai que dans cette optique, c'est un geste important qui se déroule en ce moment, très symbolique. Lily offre sa confiance à Skye en montrant un premier signe de vulnérabilité, d'amour. Je suis touché de pouvoir y assister avec Newton qui a l'air de savoir s'y prendre avec Lily déjà, comme s'il avait senti sa douleur et l'avait comprise tout de suite, offrant son réconfort au pauvre évoli

Je comprends la difficulté de connecter émotionnellement avec son pokémon, moi et Newton n'avons pas toujours été meilleurs amis en vérité, les premiers six mois furent éprouvants pour nous deux. Je me souviens encore de son agressivité pour moi, comme s'il ne voulait pas de moi comme son maître, comme s'il sentait que j'avais aimé plusieurs pokémons avant lui et il en était jaloux ou même repoussé.

- Ne t'en fais pas, je pense juste qu'il attendait d'être sûre de pouvoir de faire confiance et maintenant, il a compris à quel point il est entre de bonnes mains. Lily a enfin vu que tu traites bien tous tes pokémons et que tu es une maitre d'exception

Après elle me demande comment moi et Newton nous sommes rencontrés en même temps de m'expliquer comment et quand elle a fait la rencontre de Pruï-Pruï. Je souris encore, plein de joie et de nostalgie.

- J'ai eu Newton quand j'avais treize ans, mes parents me l'avaient offert après avoir renvoyé Duncan, pour se faire pardonner et pour occuper mon temps. Je pense qu'ils avaient senti que je me sentais seul à l'époque et que c'était des temps difficiles pour moi. Au départ Newton ne m'appréciait pas vraiment, bien sûr qu'il y avait de l'angoisse mais ce n'est pas que ça. Nous avions eu beaucoup de mal à connecter ensemble, je pense que c'est parce que j'ai grandi avec une grande quantité de pokémons comme le snorlax de mon père, les pokémons de Duncan et ceux de passage à l'hôtel aussi bien entendu.

Je soupire mais purement par contemplation agréable du passé, il y a eu des mauvais moments, mais je ne me souviens que des bons dans l'instant.

- Mais bon, il n'y a plus grand chose à dire sur le sujet et je vois bien que tu commences à avoir sommeil madame la bailleuse, tu veux aller au lit ?