Avoir un môme, ça implique des sacrifices et un max de regrets. Mais pour la chauffeuse c'est différent ! Taz' est le petit parfait ! Il apprend vite, c'est la fierté de ce drôle de couple qu'est Rez et sa dresseuse.

Les voilà donc, musique à plein volume et pneux fumants aux grès des drifts dans les rues d'Hadès. Une activité très recommandée pour qui possède un enfant à bord ! D'ailleurs, Kat avait bien pensé à appliquer le sticker à l'arrière de sa bagnole, persuadée que l'étiquette leur empêcherait tout accident.

Le GPS indique qu'ils sont arrivés. Il s'agit d'un entrepôt à première vue. Mais en vérité, c'est la demeure d'un artiste. Un artiste qui rendrait hommage au dieu du bon goût ! Encore quelques donuts et Kat se gare devant la bâtisse. Elle attend un peu, observant les lieux avant de descendre du véhicule, Rezak sur ses talons et Taz' attaché à son torse par un porte bébé. Decant la porte, Kat enfonce la sonnette. Elle espère que leur hôte n'a pas oublié leur rendez vous, car aujourd'hui est un grand jour pour le Toxizap !

Une petite minute passe avant que Skye n’ouvre la porte, l’air d’avoir déboulé des escaliers trois secondes avant l’ouverture. Sa frange d’ébène était retenue en l’air par de petites barrettes toutes mignonnes, le genre qu’on mets aux gamines qu’y’ont les cheveux longs. Skye n’avait pas les cheveux longs, mais les siens étaient beaucoup plus épais que ceux d’un bambin, ce qui expliquait peut-être l’arc-en-ciel qui naissait au-dessus de son front. Les longues manches de son pull avaient été retroussées -c’est que voyez-vous, il faisait un peu de ménage dans l’aire commune de l’entrepôt pour que ce soit vivable pour son invités toutes spéciale (vous aurez compris, Katerina et ses pokémon).

Malgré le fait qu’il donnait l’impression d’avoir couru un marathon pour se rendre jusqu’à elle, Skye arborait le même sourire habituel que d’habitude; le genre de sourire qui s’étire pour vous dire qu’il est heureux de vous voir arriver. Et puis, il tressaillit un peu (le sourire); c’est que le regard du couturier s’était arrêté bien, bien plus bas que les yeux de sa cliente; quand il avait vu son nom sur les réseaux sociaux, il avait assumer, certainement la première erreur qu’il commettrait ce soir. Voilà qu’il levait ses iris noires plus haut, bien plus haut, pour enfin rencontrer celle qu’il avait invité chez lui, et pour qui il avait sommé ses « colocataires » de se tenir tranquille dans leur chambre. À tout le moins ce petit détour lui avait permis de remarquer le petit Toxizap qui était porté avec une écharpe de portage.

Tout de suite, Skye l’aimait. Puis il levait les yeux; et là il l’aimait encore plus.

Faut comprendre; Skye aimait les gens qui sont différents. Et dire que Katerina était surprenante, c’était la moindre des choses. Il la regardait de ce regard pétillant qu’on prête aux enfants qui découvrent quelque chose de nouveau, et son sourire se fendit un peu plus, bombant légèrement ses pommettes.

« Bienvenue chez nous, Katerina. Entrez, entrez, il fait froid » fit Skye en se déplaçant sur le côté pour les laisser passer, elle et son Keunotor, la main solidement posée sur la lourde porte de l’entrepôt pour la refermer derrière eux. « Vous pouvez mettre votre manteau là » continua-t-il en pointant une patère, « et dans ce panier là y’a des pantoufles, le sol de l’entrepôt est très froid »

Il avance; à leur gauche, l’air de cuisine et salle à manger. À droite, une série de très longs rideaux qui cachent des chambres improvisées. Au fond, le salon qui servait de chambre à Marshal. Ce dernier travaillait ce soir, aussi Skye avait investi l’espace avec une tonne de tissus colorés; sa machine à coudre, elle, était posée sur la table de la salle à manger.

« Vos pokémons sont-ils à l’aise avec d’autres pokémon? J’ai laissé les miens dans leur pokéball comme je n’étais pas sûr, mais si ça vous embêtes pas  je les laisserai sortir. Et les vôtres, sont-ils à l’aise avec les humains? » demanda Skye sans s’arrêter, son regard glissant avec envie entre la petite tête du Toxizap et lo dos duveteux du Keuneutor. Oui, Skye devait pa-patter tous les pokémons qu’il le pouvait, c’était la règle. Faut pas chercher.

Kat' ne s'était pas fait priée, rentrant en saluant -mentalement- le couturier qui l'enveloppait de bonnes intentions. Ça fait bizarre d'être si bien accueilli, elle qui a l'habitude des têtes de cons. C'est tellement dépaysant qu'elle répond à la proposition des pantoufles par un simple "Er...", pendant que Rezak observe Skye, lui répondant d'un haussement d'épaules. Il s'en fiche des autres puisqu'en cas de problème son gorille de dresseur serait là pour distribuer les conséquences. Et Taz' lui, promène le filet de bave qui pend à ses babines.

- Je garde chiossures. Dit Kat, zappant complètement la dernière question du jeune dessinateur. Elle n'a pas envie de découvrir le bracelet électronique qu'elle planque derrière la languette de ses grosses baskets. Généralement, les gens deviennent un peu cons en le voyant. Et puis, ses pokémons sont assez intelligents pour répondre eux-mêmes.

Comme pour inciter l'artiste à débuter le travail, la hooligan s'enfonce dans sa demeure, observant les différentes décorations. Où sont les flingues accrochés aux murs ?! Tout le monde a au moins un flingue chez lui, ici ! Elle se demande si rentrer chez cet illustre inconnu fut une bonne idée. Elle va sans doute finir dans une cuve d'arc en ciels ou dévorée par des ponytas de Gallar ! Brr...

« Ah, d’accord, pas de problème » dit Skye, préférant ne pas questionner les choix d’invités de sa cliente. Si elle voulait garder ses chaussures, hein, c’était son affaire, bien que ça ennuyait un peu Skye de devoir laver le plancher après la rencontre. Il ne reçu pas de réponse quand à ses question sur ses petits pokémons, aussi se garda-t-il de les toucher. Tous deux se dirigèrent vers le salon, et le couturier ne pouvait s’empêcher d’observer Katerina à la dérobée.

Ah! Comme elle est grande. Ah! Comme elle est musclée. Ah! Comme ses chaines dorés sont longues! se disait-il, pour résumer. Arrivé au salon, il lui fit signe qu’elle pouvait s’asseoir; lui s’installa directement sur le sol, de l’autre côté de la table basse, et continua son monologue incessant, ne semblant pas se préoccuper de la petite syllabe que la chauffeur de taxi lui avait offerte. Sa demande était simple, et c’était pour ça qu’il avait ramassé tout le tissu qu’il pouvait utiliser pour la chose.

« Qui dit Tracksuit dit un tissus épais, qui respire bien et, surtout, qui est extensible. Je vous ai choisi des tissus de coton en French Terry, ça se lave très bien et surtout c’est hyper doux! » expliqua-t-il en lui tendant un tissus d’épaisseur moyenne qui, effectivement, était très doux au toucher, pour qu’elle puisse en concorder elle-même.

« J’ai présélectionné quelques couleurs de tissus, mais si vous avez autre chose en tête finalement, j’irai chercher le tissu et je vous enverrai des photos. Pour votre Toxizap, je vous propose un beau bleu céruléen, un peu comme la couleur d’une de ses évolutions. Mais si vous préférez, je peux le faire dans un rouge comme celui que vous portez en ce moment! Ah- vouliez-vous quelque chose à boire? J’ai pas grand-chose à offrir mais on a masse de café et de l'eau potable »

Autant dire qu’ils étaient trop pauvres pour offrir autre chose. Mais c’était ça; à tout le moins Skye prenait-il la peine d’offrir, même s’il n’avait pas trop de moyens. Le couturier mis les deux tissus mentionnés sur le top de la pile, puis sorti des passepoils blancs pour les montrer. Est-ce qu’elle comprenait de quoi il parlait? Était-ce important? Outre les couleurs, on pouvait imaginer que pour le reste, Skye allait avoir mainmise sur la création, mais il aimait bien avoir l’avis des gens, même si c’est pas grand-chose.

Tandis qu'il vante les mérites des survêtements, Kat hoche la tête avec approbation. Enfin quelqu'un reconnait les vertus de ces merveilles du stylisme !  

Elle regarde les tissus avec intérêt et s'étouffe avec sa salive quand son hôte lui propose de..l'..de l'eau ?! Kat va vraiment finir attachée à une chaise, forcée à regarder "Mon Petit Ponyta" hein ! Tandis qu'elle  se tape la poitrine pour essayer de reprendre son souffle, Taz' fixe Skye sans bouger, son filet de bave s'arrêtant de concert. Et Rezak eh bien...il a préféré froncer les sourcils avec suspicion.

- Wodka ou kvass ! On boit que buossions saines ! C'est comme ça Taz' diev'nir fouor !

Le bébé hoche énergiquement la tête, secouant son filet de bave qui fini sur le bô bureau tout propre de l'artiste.

- Bon. Reprend Kat, tendant le tissu bleu au couturier. Faut trioa rayures. Important ! Plus rayures, plus shtiél ! Ok ?

Elle montre celles de son propre survêt' comme s'il s'agissait d'une très haute distinction.

« Oh » fit Skye, papillonnant des paupières alors qu’il assimilait, beaucoup trop lentement, ce que son invitée était en train de lui dire « Pardon, on a pas de vodka ou de… Kevasse. »

L’air contrit sur son visage était sincère; à toit le moins aurait-il voulu pouvoir lui offrir à boire, mais l’alcool c’était pas trop dans ses moyens! Quelle drôle d’idée, après, de se présenter chez son couturier et d’en demander. Puis après -et il fronça ses sourcils- c’était quoi qu’elle venait de dire, qu’elle en donnait à son pokémon? Certes, les pokémons étaient beaucoup plus résistants que de simples enfants, mais quand même, c’était légal ça, donner de la Vodka à ses pokémons? Ça allait pas causer des ennuis? Après, c’était vraiment pas de ses affaires, et si Skye était curieux, il savait qu’il valait mieux ne pas mettre son nez là où il n’est pas invité… surtout à Hadès, en fait.

Parce que la vérité, c’était qu’il ne la connaissait pas, sa cliente. Et on savait vraiment jamais sur qui on pouvait tomber -mais vraiment, la suspicion de Skye retomba bien vite -il se convainquit qu’il devait avoir mal entendu.

« Êtes-vous dresseuse? »S’enquit-il innocemment, suite logique du fait qu’elle voulait rendre son pokémon fort. À quoi d’autre est-ce que cela pouvait servir? Skye eut une petite pensée pour ses pokémons (faibles, eux) qui étaient enfermés dans leurs balles. Parce qu’après tout, la dame ne lui avait pas dit si il pouvait les laisser explorer le reste de l’entrepôt.

« Oui bien sûr » fit-il en prenant son fidèle carnet à dessin pour tenter de prendre des notes sur la demande. « Trois lignes, blanches évidemment. Je peux les faire avec un ruban de coton très mince -parce que l’habit de votre Toxizap va être petit quand même, faudrait pas que les rayures soient trop grosses- ou alors avec un biais de French Terry»

Il ne s’arrêta pas de parler; l’énumération était plus pour lui, il doutait fortement que Katerina ait une opinion sur le matériel utilisé pour les lignes blanches du costume. Il ouvrit les pages qu’il avait déjà griphonnées et les lui tendit, ajoutant ; « Voici les croquis que j’ai fait. Nonobstant les couleurs, est-ce qu’il y a un modèle qui vous intéresse plus au niveau de la coupe? »

Pendant qu'il dessine, Kat se contente d'écouter tous ces mots pleins de syllabes, des lignes d'algèbres défilant métaphoriquement devant les yeux. Quand le styliste lui montre ses croquis -si bien réalisés qu'elle voyait déjà son pokémon dedans-, la chauffeuse désigne le modèle à capuche. Vraiment, ça sera parfait ! Par contre...

- C'est qui, Nonow Stan ? Colliègue ? Skye n'a jamais parlé d'un potentiel collaborateur et elle ne payera pas plus que la somme indiquée sur le devis ! A sa cheville, Rez' lui assène un coup de patte pour lui signaler qu'elle vient de dire une connerie. Ah. Elle enchaîne l'air de rien, sortant Taz' du porte bébé pour le poser sur la table. Mais je driesser ! Oui ! J'ai appris Taz' diér bonjour flics !

Heureux de pouvoir faire état de son talent, le bébé lève ses deux pattes avant, baissant un doigt pour former ce qui ressemble à un majeur levé sublimant le tout d'un tirement de langue sonore et plein de bave. Magnifique ! Splendide ! Il apprend vite, Taz' ! Kat est si fière qu'elle manque de verser une larme. Mais à la place, elle soutient le regard de l'artiste, s'assurant qu'il mesure le potentiel de son gremlin.

« Nono Stan? » Fit-il, à demi concentré sur autre chose avant de relever les yeux vers elle. « Oh, non, Nonobstant. C’est un mot un peu fraichié pour dire qu’on a pas besoin de s’en faire avec ça» explique-t-il le plus poliment du monde. Mais qu’est-ce qu’il faisait? Pourquoi il avait sorti un mot à la con comme ça? Il s’était déjà fait tabasser pour moins, en plus. Ah, l’école; plus jamais de sa vie. Le pire c’était qu’il parlait comme ça qu’au boulot, histoire de faire taire ses origines plus modestes auprès de sa clientèle et de ses collègues à Odyssey, mais le désavantage c’était que maintenant, dès qu’il conversait avec un client, impossible de changer le registre. Il esquissa un sourire honnêtement gêné, s’excusant silencieusement avant de répondre à un autre questionnement qu’il devinait presque :

« Je travaillerai seul pour la confection du vêtement » parce que de toute je suis forever alone au boulot se retint-il tout juste de dire. Il fronça à nouveau ses sourcils -c’était mauvais, à ce rythme là il allait développer des rides. Skye avait vécut à Hadès toute sa vie, mais jamais il avait entendu, de mémoire, quelqu’un parler comme sa cliente. Il essayait d’être poli et de ne pas lui demander de répéter à tout bout de champ -qui sait, peut-être était-ce un point qui jouait sur son estime d’elle-, mais force était de constater qu’il devinait plus qu’il ne comprenait. Et là, il devinait qu’elle venait de parler de la police? Ça n’augurait rien de bon, à Hadès, la police… quand elle se présentait, faut dire. Ou alors, elle était en train de dire qu’elle avait dressé son pokémon pour qu’il-

« Ahhhh le fiéfé coquin » fit-il, un large sourire s’étirant sur ses lèvres.

Oh, putain. Il fallait vraiment qu’il arrête, mais là il était nerveux et c’était impossible de s’arrêter sur des mots normaux. Normal, vous direz, quand vous rencontrez quelqu’un d’aussi stylax que Katerina, mais quand même, fallait qu’il se ressaisisse un peu! Mais le pokémon était absolument adorable comme ça, même dans sa grossièreté, et ça le força à s’arrêter un instant pour dire à la dresseuse; « Faudra que j’essaie de l’apprendre à mes pokémons, mais je doute qu’ils soient très réceptifs à la chose… disons que c’est plus eux qui me dressent que l’inverse »

Un petit rire silencieux quitte ses lèvres et le secoue, alors qu’il sort son fidèle ruban à mesurer de ses poches. « Je vais devoir prendre les mesures de Taz, vous ne m’avez pas répondu- »

Je crois pensa-t-il brièvement,

« - est-ce que vous croyez qu’il me laissera le manipuler? Je voudrais pas le brusquer et me faire zapper. »

Skye n’avait aucune, mais alors aucune idée de ce qui se passait. Toujours le cul sur le sol (froid) de l’entrepôt, avec seul un tapis comme rempart entre lui et le sol de béton, il entendu un bruit sourd, comme quelque chose qui venait de tomber par mégarde -après la pièce d’à côté, la seule pièce à côté d’ailleurs, c’était sa chambre, ce qui voulait dire que ce qui était tombé, c’était probablement une montagne de tissus ou de matériel de couture qui venait de tomber, et Skye priait vraiment fort pour que ce ne soit PAS une boite d’aiguilles qui venait de s’éparpiller sur le sol. Alors qu’il se redressait pour s’étirer et tenter de voir par l’entrebâillement de la porte de quoi il s’agissait, l’improbabilité de le scène se perpétua, et voilà que Katerina avait sorti un Biberon d’il ne savait trop où pour menacer ce qu’il y avait de l’autre côté de la porte.

Et vous savez quoi? C’était suffisant pour foutre la trouille à Skye, alors pourquoi pas. Katerina avait cet effet-là par sa simple existence.

« Donnez-moi une seconde, je vais aller vérifier ce qui- »

Il ne finit pas sa phrase. Non, plutôt, alors qu’il s’approchait à grands pas de la porte, quelque chose de très rapide se faufila dans son champ de vision pour sortir de l’entrebâillement. Et Skye, lui, fit ce que tout bon homme viril aurait fait : il lâcha un cri de mort, un cri aigue, court, qu’il étouffa bien vite, manquant d’air pour respirer. Et oui; un Sovkipou, l’air sorti de nulle part, venait de se glisser hors de sa chambre pour atterrir dans l’angle d’action du biberon de Katerina, avant de bifurquer pour aller se planquer dans la cuisine. Un main sur le cœur, Skye pose très sérieusement son regard dans celui de la grande Katerina et dit :

« Madame, faut que vous m’aidiez à l’attraper, je pourrai pas me concentrer tant que je sais que cette chose est chez moi. »

Elle l’avait bien vu, le truc par terre. Mais c’est le cri de Skye qui l’avait fait sursauter. Le tout sous le regard  amusé de Taz’.

Et voilà que leur hôte veut entamer une édition de "Chasse Pêche et Tradition" ! Sérieusement ? Kat le fixe avec instance –pour ne pas dire qu’elle lui lance un regard noir-. Elle espère vraiment qu’il ne comptera pas ce temps dans la facture ! Par chance, l’insecte s’était entortillé dans une bobine de fil qui s’était déroulée dans sa fuite. Le retrouver ne sera donc pas compliqué…Et ce fut même plus facile que prévu puisque le pokémon essaye de planquer un objet sous le frigo sans y parvenir : Le portefeuille de Skye ! La puce reste fermement accrochée à son butin lorsque le taxi la soulève par la queue. Il ne lâchera pas, Nono Stan ! Même malgré les coups de biberon que Kat lui donne ! C’est SON portefeuille maintenant !

Skye ne compris pas tout de suite. Qu’un lui avait prit son portefeuille, d’une, et que ce sui se déroulait en faisait Clac Clac sur le sol de béton, c’était une petite bobine de fil qui trainait allègrement dans sa chambre / salle de couture. C’est Katerina qui l’attrapa finalement alors qu’il tentait de se faufiler sous l’espace du frigo. D’un côté, heureusement que le portefeuille de Skye était plein de paperasse inutile, parce que c’était ce qui avait empêché la créature de fuir -d’une autre, c’était un peu ridicule parce que le portefeuille de Skye n’avait aucun billet ou monnaie, pauvre comme il était (de toute il était un esclave de sa carte plastique).

Ainsi en train de grouiller dans les airs, le pauvre pokémon s’enroulait sans trop comprendre dans le fil, jusqu’à n’être plus capable de bouger et seulement se plaindre d’un petit bruit de gorge; et vous connaissez Skye, pauvre petit cœur, ça lui faisait terriblement mal que la bestiole soit ligotés ainsi.

« Oh, pouvez-vous la tenir encore un peu » fit Skye en s’engouffrant dans sa chambre; « ça ne prendra qu’une seconde »

Et voilà qu’il en ressortait avec une minuscule paire de ciseaux.

« Ah là, calme-toi petit » murmura-t-il à la bête, « je vais te déprandre, mais mes ciseaux sont pointus, et je ne voudrais pas te faire de mal »

Impossible de savoir si elle le comprenait ou si c’était son ton calme qui l’avait amadouée, mais en tout cas la bestiole le laissa faire; deux trois coups de ciseaux, on fait tourner le fil dans le sens inverse, et voilà : la bête était libérée.

« Mais d’où viens-tu? » fit Skye, les sourcils froncés, avant de tourner son regard vers Katerina. « Eum, je suis désolé, mais je ne connais pas ce pokémon. Est-ce l’un des vôtres? »

Des gémissements, oui. Qui se transforment en souffles énervés quand la main du couturier frôle l'objet. Maintenant libérée, la puce se remet à gigoter nerveusement. C’est qu’elle est hargneuse la p'tite bête ! A défendre son butin malgré les coups qu’elle a reçu et l’approche d’un ciseau terrifiant !

Et puis vient ZE mystère : A qui appartient Nono Stan ? Etrange question d’ailleurs puisque l’artiste l’avait mentionné plus tôt ! De son côté, Kat secoue la tête avec surprise avant de revenir à quelque chose de plus pragmatique : L’objectif de sa présence !

- Je relâcher Nonow Stan natiure. Toi, t’occupe de Taz. Je reviens.

Sans demander l’avis du couturier, elle se dirige vers la porte avec le Sovkipou -et le portefeuille-. Skye l’a bien dit, il ne pourrait pas travailler avec la bestiole chez lui et Katerina veut VRAIMENT que son Toxizap reçoive le baptême des trois rayures ! Il y a des choses qui relèvent d'une importance CAPITALE dans la vie !

Skye ne capta pas tout de suite. Que Katerina partait avec le nuisible, mais aussi avec son portefeuille, dont Skye avait évidemment besoin pour vivre. Limite c’était la chose la plus importante après son téléphone et sa machine à coudre! Et voilà qu’il tentait de rattraper Katerina qui s’en allait d’un pas décidé dehors pour relâcher la pauvre bestiole, et lui, il galérait à la rattraper, la faute à ses petites jambes de crevette. « Mon porte-feuille » fit-il, l’air déjà hors de souffle alors qu’il avait seulement fait quelques mètres. Passant sa main sous le Sovkipou, Skye le poka doucement pour qu’il le laisse tomber, récupérant son bien avant de retourner vers Taz.

« C’est toi et moi, semblerait, bebou » fit-il en manipulant maladroitement son tape à mesurer. « On va y aller doucement, d’accord? »

Oui, des deux, celui qui était craintif, c’était Skye. Taz, lui, se contentait de baver partout, ce qui pouvait soit dire qu’il se sentait très à l’aise, soit dire qu’il était hyper stressé. En tout cas le couturier fit preuve d’une grande délicatesse pour prendre les mesures du petit monstre, histoire de pas se faire zapper, mais aussi pour rendre le processus vivable pour le petit pokémon. Aussitôt fait, il sorti son «papier journal», une large palette de papier de mauvaise qualité, mais très abordable, pour commencer à tracer les morceaux du patron, qui au final était fort simple si on oubliait l’ajout des trois minuscules rubans sur le côté du vêtement.

Perdu dans son petit monde, il remarqua à peine le retour de Katerina, mais réussi à lui dire au revoir et lui donner un estimé de quand elle pouvait attendre un texto de sa part. Aussi simple que ça!