Après avoir passé quelques jours d’horreur sans comprendre ce qui s’était passé avec Mortimer, re : il s’est barré sans rien dire après qu’il l’ait embrassé, Skye avait dû retourner au bureau pour prendre les mesures d’un énième dresseur montant, on connait la chanson. Quelle ne fût pas sa surprise, sur le coup, d’avoir trouvé les petits post-its mauves en forme de poulpe sur son casier qu’il ne visitait quasi jamais… et encore plus d’y trouver une pokéball. Prise au dépourvu, sans savoir quoi faire ni où se mettre, Skye était retournée chez elle. Plus le temps passait, plus elle relisait, moins elle comprenait. Et elle n’avait pas le courage d’aller directement à la source pour comprendre ce qui s’était passé; elle ne saurait essuyer un autre rejet de la sorte, elle et son petit cœur tendre.

Alors elle s’était dit qu’elle pourrait au moins faire la seconde meilleure chose, aller voir Austin parce que quand même, il savait que ces deux-là trainaient ensemble, et l’opinion d’Austin, elle en avait tellement rien à faire! Un plan parfait; elle pourrait au moins lui demander si Mortimer allait bien, parce que manifestement y’avait eu mésentente et elle se disait que s’il était assez adroite, elle pourrait peut-être tirer les vers du nez au coach. Parce que pour le moment, là où elle en était rendue dans sa vie, Skye était convaincue qu’elle embrassait, tout simplement, très très mal. Assez mal pour qu’on lui tourne les talons et qu’on préfère la rejeter d’un petit mot sur son casier. Comme quoi, ces deux-là, ils ne se comprenaient absolument pas.

Alors c’est d’un pas qui se voulait confiant qu’elle avait investie les écuries d’Odyssey à la recherche du blond, armée de sa carapace de cosplay et de maquillage. Rien de mieux, vraiment, pour s’emmurer face au monde. Elle l’avait reconnu de suite, et s’était approchée à pas discrets avant de lui tapoter l’épaule, lui adressant un cordial mais bref : « Monsieur Gallagher »

Skye aurait continué sa phrase, à vrai dire, si ce n’était pas de l’étranger tronche qu’il tirait. Comme si… oui : comme si quelque chose n’allait pas. Et en petite sensible qu’elle était, elle lui dit d’une petite voix : « Est-ce que… qu’est-ce qui ne va pas? »