Elle n'a pas totalement tort. Au moins, il est dans les bonnes grâces des gens du siège. C'est déjà ça. Il écoute l'explication avec attention et hoche la tête. Limpide, évident. Il n'a aucune bague et ne compte pas en avoir. Et le hasard ? Ah, c'est à éviter. Il sursaute à l'attaque électrique du pokémon mais reste droit et ferme.

- Ah ! Je vais bien. Pas de soucis, ça arrive. Elle doit être jalouse de toute cette attention que vous me portez, simplement.

Puis il la laisse sortir du bureau et retourne à ses occupations.

Dix minutes plus tard, Alessio est dans le hall. Veston par dessus sa chemise, veste par dessus son veston, mains gantées de noir et petite écharpe ravissante autour du coup. Il fait froid dehors et malgré cela, l'homme est toujours élégant. Il tend la main vers la journaliste lorsqu'elle arrive.

- Vous êtes toujours aussi ravissante, Aleksia ! Moi qui pensait que ce n'était que pour la télévision.

Ils passent la porte et sortent de la tour. Un signe de main et un taxi s'arrête à côté d'eux. Alessio lui ouvre la porte.

- Nous avons cinq à dix minutes de route. Je ne voudrais pas que vous tombiez malade sur le chemin.

C'est une bonne soirée. Une excellente soirée, même. Une soirée ou il peut mettre de côté les tracas du quotidien d'un mafieux, on peut le dire comme ça. Pas besoin de s'inquiéter, juste de profiter. Pas de calculs, pas de manipulation. Sauf si l'on considère ses tentatives répétées de séduction comme de la manipulation, cela dit.

- C'est mon métier, de penser à tout. Odyssey m'en voudrait, si je ramenais la journaliste phare des arènes avec un rhume carabiné.

Et il s'en voudrait peut être un peu. Et puis c'était une manière d'en faire toujours un peu trop, aussi. Le trajet est court, comme promis. Une fois la voiture arrêtée, il sort en premier, puis vient ouvrir la portière à sa collègue.

- Bienvenue à la table de Perséphone. Restaurant étoilé, ambiance garantie. Du moins, c'est comme ça que l'on me l'a vendu la dernière fois. Je n'ai jamais été très bon pour faire du marketing.

Un sourire en coin et il tend son bras. Après tout, si ils partagent une table, autant être le couple le plus élégant de tout l'établissement.

- Puis-je ?