Les jambes dans l'eau, le dos contre la roche, il regarde les pokemons dans leurs jeux. Marisson courant et nageant après Venimi qui virevolte joyeusement dans les airs, Griknot sautant après les pinces d'Engloutyran qui semble oublier sa faim. Il a un sourire doux, Mika, la tranquillité de la forêt lui faisant oublier toute l'agitation de la ville, dans sa vie.
Mais il a été chanceux et c'est la première fois qu'il n'a pas d'ironie dans ces mots. Katerina n'a pas quitté ses côtés depuis qu'il a pris refuge chez elle, veillant sur lui que ça soit de jour ou nuit et il ne sait plus comment la remercier, il ne sait pas non plus comment lui dire que ça devient mauvais pour elle, qu'il ne va plus savoir se passer de sa présence malgré qu'il refuse de la parasiter avec la sienne. La raison derrière ses balades en solo, que les journées parfois chargées de la chauffeuse lui permettent sans besoin d'excuses.
Une sensation humide contre sa joue le coupe dans ses pensées, il baisse la tête vers la bogue dont la patte repose contre son visage, le vénépic flottant non loin de lui. Hm ? Qu'il fait dans un ton curieux, son pokemon lui répondant par l'un de ses petits cris et prenant sa main, il l'attire dans l'eau. Ok ok- Le dresseur se lève pour enlever précautionneusement sa veste aux poches chargées et la poser avec ses chaussures, au pied d'un arbre, avant de plonger sous la surface.
Marisson et Venimi en font de même ; ils viennent jouer autour de lui, essayent de s'attraper l'un et l'autre pendant que Mika nage à l'aveugle, jusqu'à remonter à la surface pour reprendre une bouffée d'air et vérifier que Griknot et Engloutyran ne font pas de bêtises. Le premier mâchouille l'une des pinces du second qui n'a pas la moindre réaction, semblant profiter d'un bain de soleil avec ses yeux fermés et son corps détendu.
Au même instant, il entend quelque chose. Un bruissement dans son dos, quelque chose lui disant qu'il n'est plus seul ; par manque d'envie ou par crainte, il garde le dos tourné pour faire mine de rien, avec l'eau à son torse et le bas de ses cheveux ondulant dans le faible courant, le vénépic volant jusqu'à son épaule tandis que la bogue se pose dans le pli de son coude.
Les deux fixent le même point, l'un avec les épines hérissées et l'autre dans une mine soucieuse. La tension réveille le bizzarovore qui souffle gravement, mais elle ne touche pas le terrequin continuant de mâchouiller son nouveau jouet, même s'il regarde également dans la même direction.